Le président de la conférence, le ministre français Laurent Fabius, a même souhaité que l'accord final soit achevé jeudi, ce qui constituerait un tour de force pour des négociations qui jouent toujours les prolongations.
Après le pape François qui a exhorté dimanche les ministres à faire acte de "courage" à l'heure des compromis difficiles, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a motivé les délégations des 195 pays réunies en plénière lundi, jugeant la conférence "sur la bonne voie" après l'adoption d'une ébauche d'accord, fruit de plusieurs jours d'intenses pourparlers.
Des "facilitateurs" désignés
Ministres de l'Environnement, de l'Energie ou des Affaires étrangères sont désormais en charge de l'élaboration du projet d'accord. Quatorze d'entre eux ont été nommés "facilitateurs" et encadreront des groupes de travail spécifiques.
Ils devront trancher dans le vif de ce texte de 48 pages, touffu et assorti de très nombreuses options sur des questions allant de la mention d'un objectif de 1,5 degré, exigence des petites îles du Pacifique notamment, à côté de celui des 2 degrés, à la question cruciale de la répartition des efforts entre pays développés et en développement.
>>> Une "dynamique irréversible" serait en marche à la COP21 selon Nicolas Hulot, son interview dans Le 12h30:
De nombreuses questions en suspens
L'un des enjeux de l'accord de Paris est de mettre sur pied un mécanisme garantissant une révision tous les cinq ans et à la hausse des objectifs de chaque pays, sachant qu'il faudra en faire bien plus (économies d'énergie, développement des énergies renouvelables, lutte contre la déforestation) et très vite pour espérer rester sous les 2 degrés.
Alors quand commencer? En 2021 comme le propose l'Union européenne, une date déjà trop tardive de l'avis des ONG environnementales. Faut-il demander des efforts de nature différente aux pays développés et à ceux en développement comme l'exige l'Inde notamment, option qui hérisse les Etats-Unis? Tous les engagements des pays restant volontaires, faut-il néanmoins poser une trajectoire ambitieuse pour tous, en se donnant un objectif global chiffré de réduction des GES d'ici à 2050. Ou pas? Les pays pétroliers et charbonniers s'opposant eux à toute mention de la fin programmée des énergies fossiles.
Mais le point le plus difficile reste celui de l'aide financière pour aider les pays du sud à s'engager dans une transition énergétique propre et à s'adapter aux effets du réchauffement, dont ils sont les premières victimes.
afp/boi