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L'EI a profité de transferts d'armes incontrôlés vers l’Irak, selon Amnesty

Un militant du groupe État islamique tient le drapeau du groupe sur ​​un char des forces gouvernementales syriennes, près de Palmyre, le 5 août 2015. [AP militant photo]
Un militant du groupe État islamique tient le drapeau du groupe sur ​​un char des forces gouvernementales syriennes, près de Palmyre, le 5 août 2015. - [AP militant photo]
Les transferts irresponsables d'armes effectués vers l'Irak sont à l'origine du redoutable arsenal utilisé par le groupe Etat islamique, souligne Amnesty International dans un rapport publié mardi.

"L'armement immense et varié qu'utilise l'EI illustre combien le commerce irresponsable des armes alimente les atrocités à grande échelle", affirme Patrick Wilcken, chercheur pour Amnesty.

Les armes fabriquées à l'étranger que l'EI a saisies en s'emparant de la ville de Mossoul ont été utilisées pour conquérir d'autres territoires, où les djihadistes se sont également emparés d'importantes quantités d'armes,  souligne le rapport.

Pays exportateurs conscients de la situation

Les opérations des forces gouvernementales pour reprendre Ramadi, sont ainsi entravées par les "plus de 100 véhicules de combat blindés, y compris des chars", utilisés par l'EI, selon Amnesty.

L'ONG souligne que les pays exportateurs - y compris les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - étaient bien conscients des risques du transfert d'armes en Irak, où la corruption est endémique.

ats/fb

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Depuis les années 1980

L'EI utilise des armes et munitions provenant d'au moins 25 pays, dont une bonne partie de Russie, comme le fusil d'assaut kalachnikov.

Dans les petites armes, les djihadistes combattent avec des fusils Tabuk de fabrication irakienne, Bushmaster E2S de fabrication américaine, CQ chinois, G36 allemand ou FAL belge.

Les stocks d'armes de l'armée irakienne ont gonflé durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), que le rapport décrit comme "un moment majeur pour le développement du marché global d'armes modernes".

L'Irak a également été inondé d'armes après l'invasion de 2003 conduite par les Etats-Unis, et le flux des armes s'est poursuivi à la faveur d'accords conclus après le retrait américain en 2011.

Pour un embargo total

Amnesty appelle à un embargo total sur les livraisons d'armes aux forces gouvernementales syriennes, et à une règle sur la "présomption de refus" d'exportation d'armes vers l'Irak qui conditionnerait les transferts à des évaluations strictes.

L'ONG appelle aussi à la ratification du Traité sur les Transferts d'Armes (TTA) par les pays qui ne l'ont pas encore fait, tels que les Etats-Unis, la Russie et la Chine.