L'ouverture de la porte s'est déroulée devant des dizaines de milliers de fidèles réunis au Vatican. Le pape l'a franchie en premier, suivi par Benoît XVI. C'est la première fois dans l'histoire de l'Eglise que deux papes lancent un jubilé.
A l'issue d'une messe dans laquelle il a rappelé aux 1,2 milliard de catholiques la nécessité de ne pas refermer "la porte que le concile Vatican II a ouverte vers le monde", le pape a prononcé la formule, en italien, qui inaugure depuis 700 ans les jubilés: "Ouvrez-moi les portes de la justice".
50 ans après Vatican II
S'adressant à des centaines de cardinaux, évêques, prêtres et fidèles, le pape a insisté sur l'actualité du concile Vatican II. Le jubilé de la Miséricorde a été décidé pour commémorer la fin de ce concile il y a 50 ans.
Ce dernier, a-t-il souligné, ne se réduit pas "seulement à la richesse des documents produits", mais "a été une véritable rencontre avec les hommes de notre temps" d'une "Eglise poussé par l'Esprit Saint à sortir des obstacles qui l'avaient refermée sur elle-même".
ats/boi
Un vaste dispositif de sécurité
Moins d'un mois après les attaques de Paris, le Vatican a été placé sous étroite surveillance pour l'ouverture de l'Année sainte de la miséricorde.
La majeure partie de l'espace aérien de Rome est interdite de survol pour l'ensemble de la journée et les autorités ont interdit le transport de pétrole, de gaz, d'armes, d'explosifs et de feux d'artifices.
Les automobilistes ont été bannis dans un vaste périmètre entourant le Vatican tandis que les poubelles ont été scellées ou enlevées. Parallèlement, des milliers de soldats sont venus appuyer les forces de police.
"Le risque terroriste ne sera jamais nul, nous ne pouvons garantir une sécurité absolue, mais nous nous efforçons d'apporter le niveau de sécurité auquel les gens peuvent légitimement prétendre", a déclaré le chef de la police romaine.
La signification de ce jubilé
L'Année sainte de la Miséricorde, également appelée jubilé, est la 29e depuis que cette tradition a été instituée il y a 700 ans.
Les années saintes se déroulent traditionnellement tous les 25 ans, à moins que le souverain pontife ne décide exceptionnellement d'en organiser une par décret, comme c'est le cas cette année. Celle-ci sera donc dite extraordinaire.
François a fortement voulu ce jubilé pour souligner l'importance de la "miséricorde" de Dieu, mot clé de son pontificat, et pour commémorer la fin du concile Vatican II (1962/65) il y a 50 ans.
La dernière Année sainte, ordinaire, remontait à 2000, sous le pontificat de Jean Paul II.
Le jublié durera jusqu'au 20 novembre prochain, et illustre la volonté de François d'une ouverture de l'Eglise catholique.
Pas moins de 21 célébrations sont prévues avec des accents sur des groupes divers (familles, jeunes, malades...) En septembre, la probable canonisation de Mère Teresa devrait constituer un temps fort de cette année sainte.