Réunie au sein de la coalition de la Table de l'unité démocratique (MUD), l'opposition a obtenu la majorité des deux tiers au Parlement, soit 112 sièges sur 167, a indiqué mardi le Conseil national électoral.
Le Parti socialiste unifié du Venezuela de Nicolas Maduro, qui contrôlait le Parlement depuis 16 ans, compte désormais 50 sièges.
Cette majorité des deux tiers permet entre autres de convoquer un référendum ou de mettre en place une assemblée constituante.
Provoquer un départ anticipé du président
La MUD pourra également modifier des lois organiques, soumettre à référendum des traités internationaux et des projets de loi, voter des projets de réforme constitutionnelle, voire entraîner, via une réduction de la durée de son mandat, le départ anticipé du président Nicolas Maduro.
L'opposition pourra aussi "reformuler la composition du Tribunal suprême, qui ces derniers temps a toujours pris des décisions favorables au gouvernement", explique Carlos Malamud, expert sur l'Amérique latine à l'institut Real Elcano de Madrid.
afp/fb
Une première depuis 1999
L'opposition n'avait jamais eu autant de pouvoir. L'Assemblée, au même titre que tous les organes de l'Etat, était dominée par le chavisme, le mouvement du président défunt Hugo Chavez (1999-2013), depuis 1999.
Cette victoire, intervenue dans un contexte de mécontentement populaire face à la crise économique qui frappe ce pays pétrolier, constitue un coup dur pour le président Maduro, 53 ans, au pouvoir depuis 2013.
L'analyste met toutefois en garde: "L'opposition ne doit pas se leurrer". Les Vénézuéliens n'ont pas voté pour elle afin de "se débarrasser de Maduro, mais pour que soit résolu le fait qu'il n'y a pas d'oeufs, pas de sucre, car la crise économique est brutale".