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MSF présente 550'000 signatures pour une enquête indépendante

Des bougies allumées devant le siège genevois de MSF après l'attaque de son hôpital. [Denis Balibouse]
Des bougies allumées devant le siège genevois de MSF après l'attaque de son hôpital. - [Denis Balibouse]
Médecins sans frontières a remis mercredi à la Maison Blanche une pétition signée par "plus de 547'000 personnes" pour réclamer une enquête indépendante sur le bombardement de son hôpital en Afghanistan.

La pétition appelle le président Barack Obama "à consentir à une enquête" menée par la Commission internationale humanitaire d'établissement des faits (CIHEF), un organisme créé pour enquêter sur d'éventuelles violations du droit international humanitaire, a indiqué MSF dans un communiqué.

"Seul un compte-rendu complet et réalisé par un organisme international indépendant peut restaurer notre confiance dans les engagements des Etats-Unis à respecter les lois de la guerre", a déclaré Jason Cone, le directeur de MSF aux Etats-Unis.

Le Parlement européen avait aussi demandé une enquête indépendante fin novembre, après le rapport d'enquête du Pentagone (voir encadré).

30 morts dans l'attaque

Dans la nuit du 2 au 3 octobre, un avion américain AC-130 avait mitraillé et bombardé l'hôpital de MSF à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan, tuant 30 personnes.

ats/mac

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Une "erreur humaine", pour le Pentagone

Le général Campbell, le patron américain des forces de l'Otan en Afghanistan, avait assuré le 25 novembre à l'issue d'une enquête du Pentagone que ce raid meurtrier avait été causé "avant tout par l'erreur humaine", aggravée par des "défaillances techniques et manquements à la procédure".

Barack Obama avait présenté ses excuses pour le bombardement.

Le Pentagone a promis d'indemniser les victimes.

Un rapport officiel qui suscite des questions

Des analystes soulignent que le rapport passe notamment sous silence les agissements de l'armée afghane tout au long du raid - et que certaines des pannes évoquées dépassent l'entendement.

Parmi les éléments qui intriguent les analystes, le fait que le système de localisation des cibles à bord du AC-130 avait perdu de sa précision après que l'avion a dû modifier son itinéraire par peur d'une attaque de missile. L'équipage a identifiée la cible visuellement alors que quelques réglages auraient permis de remédier à la situation.

L'hôpital était par ailleurs le seul bâtiment éclairé dans une ville plongée dans le noir la nuit venue.

Il auraient en outre fallu près d'une demi-heure à l'armée américaine pour réaliser son erreur.