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"Les Français sont mécontents mais ils restent attachés aux partis pluralistes"

L'euro député Jean-Louis Bourlanges. [AFP - Gérard Cerles]
Le FN ne dirigera aucune région en France / Le Journal du matin / 8 min. / le 14 décembre 2015
Le résultat des élections régionales prouve que le FN est le premier parti de France en majorité relative, mais aussi le plus détesté en majorité absolue, a indiqué le centriste Jean-Louis Bourlanges.

"Les Français ont exprimé leur mécontentement, mais aussi leur attachement aux valeurs fondamentales de la République", a réagi lundi sur La Première Jean-Louis Bourlanges, eurodéputé de 1989 à 2007, alors que le Front national est finalement le perdant des élections régionales.

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Pourquoi le FN n'a-t-il pas réussi au 2e tour?

Les électeurs se sont massivement mobilisés pour faire barrage au Front national: "Entre le premier et le deuxième tour, la participation est passée de moins de 50% à 58%", a relevé le professeur associé à Sciences-Po (Paris), spécialisé sur les questions européennes.

"Le niveau d'opposition entre la droite classique et le parti socialiste est moins profond que celui entre les partis républicains et le FN, qui ne s'inscrit pas tout à fait dans la tradition des partis démocratiques, pluralistes et libéraux, à laquelle les Français sont attachés", a-t-il précisé.

Pourquoi le FN connaît-il tant de succès?

Les partisans du FN éprouvent "un profond désarroi devant l'incapacité des partis traditionnels à dessiner un avenir qui soit à la mesure des enjeux qu'ils vivent au quotidien", a-t-il indiqué en soulignant "un manque de perspectives pour les dix années à venir".

En outre, les Français souffrent d'une carence des partis. La gauche subit un désaccord entre son idéologie et les exigences gouvernementales. Son discours est inaudible, a fait remarquer Jean-Louis Bourlanges.

La droite et le centre ont eux fait l'erreur de penser qu'ils pourraient vivre sans leader durant les cinq ans du mandat de François Hollande. Les Républicains ont même annoncé que la légitimité viendrait du vainqueur des primaires. Résultat: Nicolas Sarkozy est écouté comme Alain Juppé,  Nathalie Kosciusko-Morizet et les autres tenors du parti. "Il faut maintenant un discours de synthèse", a-t-il estimé.

Comment faire repartir la France?

Selon Jean-Louis Bourlanges, il y a trois approches à développer pour redresser le pays: un peu plus de libéralisme, un engagement dans l'Europe tout en affirmant la fierté nationale et le maintien des protections sociales avec une gestion plus rigoureuse du déficit.

"Le désarroi est profond", a-t-il souligné en rappelant que 70% des 18-24 ans se sont abstenus de voter au premier tour. "C'est sans doute un fait plus important que le vote pour le FN", a-t-il confié.

bri

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