SEPP BLATTER ET LE SCANDALE FIFA
Vladimir Poutine a estimé que le Suisse Sepp Blatter, président démissionnaire de la FIFA, était "un homme respectable", louant son "travail considérable pour le football mondial" et sa "contribution colossale dans le domaine humanitaire".
"Voilà la personne à qui il faut donner le prix Nobel de la paix", a ajouté le président russe à propos du Haut-Valaisan, dont la réputation est entachée par plusieurs scandales de corruption concernant notamment l'attribution du Mondial 2018 à la Russie.
Evoquant cette crise, Vladimir Poutine a d'ailleurs estimé que "bien sûr, il y a des manigances" de la part des Occidentaux. Selon lui, "aucun pays n'a le droit d'étendre sa juridiction à d'autres gouvernements, encore moins à des organisations internationales."
Toutes ces critiques et remarques avaient déjà été énoncées par Vladimir Poutine en juillet dernier lors d'une interview exclusive accordée à la RTS.
>> Lire aussi : Vladimir Poutine: "L'Europe devrait être plus indépendante des USA"
DONALD TRUMP ET LES RELATIONS AVEC WASHINGTON
Le candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis Donald Trump est un "homme brillant et plein de talent", le "favori incontesté de la course présidentielle", a aussi déclaré Vladimir Poutine en marge de sa conférence de presse.
Donald Trump est un homme brillant et plein de talent.
"Il souhaite un autre niveau de relations, des relations plus étroites, plus profondes, avec la Russie, comment pourrait-on ne pas saluer cela?", a affirmé Vladimir Poutine. En octobre, Donald Trump avait déclaré qu'il pourrait "probablement très bien s'entendre avec Vladimir Poutine".
LA LUTTE CONTRE LE GROUPE ETAT ISLAMIQUE EN SYRIE
Le chef du Kremlin a vanté les bénéfices des frappes russes en Syrie tant pour le régime de Bachar al-Assad que pour l'"opposition armée" dans son combat contre le groupe Etat islamique.
"C'était l'idée de François Hollande de tenter d'unir les efforts de l'armée syrienne et d'au moins une partie de l'opposition armée dans la lutte contre l'EI. Nous y sommes en partie parvenus", a lancé Vladimir Poutine.
Engagée militairement depuis le 30 septembre en Syrie, l'aviation russe est régulièrement accusée par les Occidentaux et les pays arabes de s'en prendre à l'opposition modérée qui combat le régime syrien, plutôt qu'aux djihadistes de l'EI.
>> Lire aussi : "Pas de civils tués": les Russes vantent la précision de leurs frappes en Syrie
Vladimir Poutine a en outre affirmé que la Russie soutenait le projet américain de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU qui a pour but de frapper les ressources financières de l'EI. Le texte a été mis au point conjointement par Washington et Moscou.
>> Lire aussi : La Russie et les Etats-Unis veulent asphyxier l'EI financièrement
LES RELATIONS AVEC LA TURQUIE
Il n'y a pas de "perspectives" d'amélioration des relations entre Moscou et Ankara, qui a abattu un avion militaire russe le 24 novembre au-dessus de la frontière syrienne, a dit Vladimir Poutine, estimant que cet acte visait à pousser la Russie à quitter la Syrie.
Quelqu'un au sein du gouvernement turc a décidé de lécher les Américains quelque part. Je ne sais pas si les Américains ont besoin de ça.
"Au contraire, nous avons renforcé notre présence", notamment avec des systèmes de défense antiaérienne, a déclaré le président russe. "Si avant la Turquie survolait et violait continuellement l'espace aérien de la Syrie, eh bien, qu'ils volent maintenant !", a-t-il lancé.
"Quelqu'un au sein du gouvernement turc a décidé de lécher les Américains quelque part. Je ne sais pas si les Américains ont besoin de ça", a encore dit le président russe, connu pour son franc-parler, se refusant toutefois à considérer la Turquie comme un "Etat ennemi".
Vladimir Poutine a laissé entendre que les Turcs auraient pu détruire l'avion russe pour que, en échange, Washington ferme les yeux sur le déploiement de soldats turcs en Irak.
L'ASSASSINAT DE L'OPPOSANT BORIS NEMTSOV
Vladimir Poutine a également évoqué l'assassinat de l'opposant russe Boris Nemtsov le 27 février à quelques pas du Kremlin. Le président russe a nié toute responsabilité dans ce meurtre, qui n'a toujours pas été élucidé malgré l'arrestation de plusieurs personnes.
"Nous n'avons pas toujours eu de mauvaises relations, mais je ne me suis jamais brouillé avec lui. Il a choisi le chemin de la lutte politique mais j'ai l'habitude de cela. Cela ne veut pas dire qu'il faille tuer un homme. Je n'accepterai jamais cela", a déclaré Vladimir Poutine.
De nombreuses voix, en Russie et dans le monde, ont dénoncé l'implication prétendue du pouvoir russe dans cet assassinat. Sur la RTS, l'historien et journaliste Andreï Gratchev avait notamment acussé Vladimir Poutine d'être "politiquement responsable".
>> Lire aussi : "Poutine est politiquement responsable" du meurtre de Boris Nemtsov
afp/dk
Maria et Ekaterina, pas des "bébés stars"
Très discret sur sa vie privée, Vladimir Poutine a également évoqué ses deux filles Maria et Ekaterina. "Elles n'ont jamais été des 'bébés stars', n'ont jamais trouvé leur plaisir dans la lumière des projecteurs. Elles vivent tout simplement leur vie et le font d'une manière très digne".
"Elles vivent en Russie et ne sont jamais parties pour résider à l'étranger (...). Elles n'ont fait leurs études que dans des établissements d'enseignement supérieur russes. Je suis fier d'elles", a ajouté le président russe.