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L'Union africaine autorise l'envoi de 5000 militaires au Burundi

Burundi: les affrontements entre l’armée et les opposants sont sanglants
Le Burundi menace d'imploser où la violence s'installe / 12h45 / 2 min. / le 19 décembre 2015
L'Union africaine (UA) a autorisé samedi le déploiement d'une mission de 5000 hommes au Burundi pour tenter de mettre fin aux violences. Bujumbura a quatre jours pour en accepter le principe.

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, réuni vendredi à Addis Abeba, a décidé "d'autoriser le déploiement d'une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (MAPROBU), pour une période initiale de six mois, renouvelable", et a demandé "au gouvernement du Burundi de confirmer dans les 96 heures suivant l'adoption de ce communiqué qu'il accepte le déploiement de la MAPROBU et de coopérer avec elle".

L'Union africaine donne ainsi le droit d'intervenir dans un Etat membre dans de graves circonstances, à savoir en cas de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide.

Il est peu probable que les autorités burundaises acceptent un déploiement militaire sur leur sol. Bujumbura ne cesse de dénoncer l'ingérence de la communauté internationale dans sa gestion de la crise politique dans laquelle est plongé le Burundi depuis huit mois.

agences/hend/mac

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Pascal Couchepin envoyé par la Francophonie

La secrétaire générale de la Francophonie Michaëlle Jean a demandé à Pascal Couchepin de se rendre dans les prochains jours au Burundi pour une mission de paix. L'ancien conseiller fédéral est l'envoyé spécial de la Francophonie pour la région des Grands Lacs.

Le Valaisan aura pour mission "d’exhorter les autorités burundaises à créer les conditions propices à la reprise urgente d'un dialogue inclusif avec l’opposition, susceptible de répondre aux objectifs de paix et de réconciliation nationale prévus par l'Accord d'Arusha à un dialogue crédible et sans exclusive avec l’opposition", a indiqué samedi l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Pascal Couchepin s'est déjà rendu à deux reprises au Burundi en tant qu'envoyé spécial de la Francophonie. Interrogé par l'ats en septembre, à l'issue de sa seconde visite, il avait déjà appelé toutes les parties à reprendre le dialogue sans conditions, assurant que le pays était "en danger".

Omerta sur les violences au Burundi

On ne le sait peut-être pas assez, mais c'est "la semaine du thé" au Burundi... Malgré un nouveau bain de sang à Bujumbura, et un pays qui s'enfonce dans la guerre civile, le régime du président Pierre Nkurunziza veut vendre l'idée d'une apparente normalité.

Cette stratégie semble plutôt payante face à une communauté internationale impuissante, dont l'action se résume essentiellement à demander un retour au dialogue. Plus aucun média indépendant ne reste sur place pour témoigner des violences.

La communication est minimum sur la répression de vendredi, qui a fait selon un bilan de l'armée 87 morts, 79 "ennemis" et 8 soldats et policiers.

Selon les témoignages d'habitants, des dizaines de jeunes ont été retrouvés, parfois les bras ligotés dans le dos et exécutés à bout portant, tués par la police et des éléments de l'armée en représailles à une vaste attaque coordonnée menée quelques heures plus tôt par des assaillants non identifiés sur trois camps militaires de Bujumbura.