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Au Danemark, l'idée de confisquer les bijoux des migrants fait scandale

Certains membres du Parti populaire socialiste danois s'élèvent contre une disposition qui fera "des policiers de vulgaires marchands".
Certains membres du Parti populaire socialiste danois s'élèvent contre une disposition qui fera "des policiers de vulgaires marchands".
Le gouvernement danois a défendu vendredi son projet controversé de confisquer bijoux et autres effets de valeur aux migrants pour financer leur accueil. Une mesure qui rappelle la spoliation des juifs.

"Certains médias étrangers réprouvent le fait que nous puissions à l'avenir saisir les effets de valeur des demandeurs d'asile et exiger qu'ils prennent en charge le coût de leur séjour dans des centres pour réfugiés", a écrit la ministre de l'Intégration Inger Stojberg sur son compte Facebook.

Elle faisait allusion sans le nommer au Washington Post qui a tancé Copenhague en estimant que le projet de loi avait une "connotation particulièrement douloureuse en Europe" où les nazis ont spolié les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Fouille des bagages

Le projet de loi présenté en novembre doit être débattu au Parlement en janvier. Il prévoit d'autoriser la fouille des bagages des migrants et de confisquer tout objet de valeur ou argent liquide au-delà de 3000 couronnes danoises (400 euros environ).

Une pétition en ligne "Non à la confiscation des biens des migrants" avait recueilli vendredi plus de 6000 signatures.

afp/fme

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Alliances et téléphones pas concernés

Les montres, les bijoux auxquels leurs propriétaires manifestent un attachement particulier comme les alliances, mais aussi les téléphones portables, ne sont pas concernés par cette mesure qui s'inscrit dans le cadre d'un resserrement plus large des conditions d'accueil des migrants dans le royaume scandinave.

"Une mesure exceptionnelle dans un contexte exceptionnel"

D'après le responsable des questions d'intégration pour le parti Konservative, ce sont les mieux lotis qui prennent le chemin de l'exil, les plus pauvres n'ayant, eux, guère les moyens de payer les passeurs. "Il est inacceptable que les contribuables danois payent pour des demandeurs d'asile dotés d'un patrimoine", plaide-t-il.

Critiqué sur sa gauche, le parti social-démocrate invoque de son côté "une mesure exceptionnelle dans un contexte exceptionnel".

Le Danemark a vu arriver plus de 13'000 demandeurs d'asile entre le 1er janvier et le 30 octobre, dont plus du quart au cours du seul mois d'octobre. Dix fois moins que la Suède voisine qui en attend jusqu'à 190'000 sur l'année.