Hillary Clinton, le sénateur du Vermont Bernie Sanders et l'ex-gouverneur du Maryland Martin O'Malley se sont retrouvés à Manchester, dans le New Hampshire, pour le troisième débat de l'année, à 43 jours du début des primaires.
Le terrorisme au coeur des débats
Dans la foulée de l'attentat de San Bernardino, perpétré par un couple musulman radicalisé, la moitié du débat a été consacrée au terrorisme et à la stratégie de lutte contre l'organisation Etat islamique (EI). Les candidats ont associé les outrances du milliardaire à celles des autres candidats républicains.
"Je suis inquiète que la rhétorique des républicains, surtout de Donald Trump, envoie le message aux musulmans aux Etats-Unis", a notamment déclaré l'ancienne Secrétraire d'Etat américaine.
"Même dans nos mauvais jours, nous avons plus à offrir que nos adversaires extrémistes de droite", a renchéri Bernie Sanders.
Divergences sur la politique étrangère
Les deux candidats ont néanmoins affiché des différences sur l'interventionnisme à l'étranger, les armes à feu et la politique économique, même si elles portaient plutôt sur des priorités que des divergences idéologiques.
Sur la Syrie, Hillary Clinton défend une zone d'interdiction aérienne et le départ rapide de Bachar al-Assad.
"Bien sûr qu'Assad est un terrible dictateur", a dit Bernie Sanders. "Mais ce n'est pas Assad qui attaque les Etats-Unis, c'est l'Etat islamique".
Il n'a pas non plus manqué de rappeler aux téléspectateurs qu'Hillary Clinton avait voté en 2002 pour autoriser George W. Bush à envahir l'Irak. "Je ne suis pas aussi fan qu'elle des politiques de changement de régime".
afp/mac
Hillary Clinton largement en tête
Comme lors des deux joutes précédentes, l'ex-secrétaire d'Etat n'a jamais paru en danger, jamais vraiment décontenancée par des attaques auxquelles des années de politique l'ont préparée.
Avec 56% des intentions de vote en moyenne, la candidate a consolidé son avance depuis le mois charnière d'octobre, dont elle est ressortie renforcée après d'excellentes prestations aux débats, une audition antagoniste mais réussie au Congrès et le renoncement du vice-président Joe Biden à se présenter aux primaires.
Bernie Sanders plafonne à environ 31%.
Le rythme de la campagne électorale devrait maintenant se réduire, chez les républicains comme les démocrates, jusqu'après le Nouvel an.
Un débat courtois
Pour marquer le contraste avec la virulence des débats républicains, où les invectives fusent, Hillary Clinton et Bernie Sanders ont ostensiblement joué la civilité, voire l'amabilité.
Bernie Sanders s'est même excusé auprès de Mme Clinton pour une querelle qui agitait le camp démocrate depuis deux jours. Un collaborateur du sénateur, depuis licencié, a profité d'une faille informatique pour consulter et récupérer des données électorales confidentielles de l'équipe Clinton.