Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA avait autorisé vendredi le déploiement au Burundi d'une mission militaire forte de 5000 hommes, pour une durée de six mois renouvelables.
Il avait donné quatre jours à Bujumbura pour accepter ce déploiement, faute de quoi l'UA prendrait des "mesures supplémentaires" pour s'assurer qu'il ait lieu.
"Une force d'invasion"
Le Burundi "n'est pas prêt à accueillir une telle force de l'UA sur son territoire", a finalement affirmé Jean-Claude Karerwa, porte-parole adjoint du président Pierre Nkurunziza.
"Si les troupes de l'UA venaient sans l'aval du gouvernement, il s'agirait alors d'une force d'invasion et d'occupation, et le gouvernement burundais se réserverait dans ce cas le droit d'agir en conséquences", a-t-il ajouté.
Le porte-parole a souligné que pour les autorités burundaises, "la résolution de l'UA ne peut pas s'appliquer automatiquement car il faut d'abord l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU".
ats/kg
Un pays en crise depuis plus de six mois
Le Burundi est plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.
Celui-ci est jugé par ses adversaires contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant permis la fin de la guerre civile (1993-2006) entre l'armée, dominée alors par la minorité tutsi et des rébellions hutu.