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Difficiles tractations pour former un nouveau gouvernement en Espagne

En Espagne, le parti de Mariano Rajoy remporte les élections
En Espagne, le parti de Mariano Rajoy remporte les élections / 12h45 / 1 min. / le 21 décembre 2015
Le chef du gouvernement espagnol sortant, Mariano Rajoy, commence de difficiles tractations lundi pour former un gouvernement après les législatives de dimanche et la percée de Podemos et Ciudadanos.

"Celui qui emporte les élections doit tenter de constituer un gouvernement", a dit Mariano Rajoy à ses militants rassemblés à Madrid dimanche soir, comme pour se convaincre.

Selon les résultats officiels publiés vers 02h30, après dépouillement de la totalité des bulletins, le Parti populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy, a obtenu 123 sièges sur 350 à la chambre basse, soit 28,72% des voix.

Majorité perdue

Puni pour sa politique d'austérité et la corruption dans un pays où un actif sur cinq est au chômage, il a perdu sa majorité absolue, avec 63 sièges de moins par rapport à 2011 et son pire score depuis 1993.

Le Parti socialiste (PSOE) est deuxième et n'a jamais recueilli un aussi mauvais résultat, avec 90 sièges et 22% des voix. Et le talonnant de très près, émerge la formation de gauche radicale Podemos et ses alliés (20,6% des voix), disposant de 69 députés. Enfin le parti libéral Ciudadanos, obtient 14% des suffrages et 40 députés.

>> Les précisions de notre correspondant en Espagne :

Elections Espagne: les précisions de Jean Gordillo, correspondant en Espagne, depuis Madrid
Elections Espagne: les précisions de Jean Gordillo, correspondant en Espagne, depuis Madrid / 12h45 / 1 min. / le 21 décembre 2015

Les marchés ont par aileurs sanctionné lundi soir l'incertitude politique en Espagne, l'indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid cédant 3,62% à 9.365,80 points à la clôture.

ats/cab

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Une majorité compliquée à trouver

Les grandes formations ne semblent pas pouvoir trouver une bouée de sauvetage auprès des petites: Ciudadanos et Podemos, qui n'ont de cesse de les dénoncer, ont à maintes reprises indiqué qu'ils ne les soutiendraient pas car elles incarnent la "vieille politique" selon eux.

Mais surtout, aucun bloc, à gauche ou à droite, n'a de majorité absolue. Le PP, avec Ciudadanos, n'aurait que 163 sièges, or la majorité est à 176. Et un bloc PSOE-Podemos n'obtiendrait que 159 sièges.

Une autre configuration serait une alliance "tripartite" de Podemos et Ciudadanos avec les socialistes (199 sièges) pour imposer un "changement" au gouvernement, un scénario compliqué.

Pas de soutien de la gauche au PP

Sous la direction de Pedro Sanchez, le PSOE, qui compte 90 élus, a prévenu qu'il ne formerait pas de grande coalition avec le PP.

Pablo Iglesias, le secrétaire général de Podemos, a clairement affiché lundi son objectif: "Afin qu'aucun doute ne subsiste (...), Podemos ne permettra pas un gouvernement PP ni activement ni passivement."

Le chef de file de Ciudadanos, Albert Rivera, a exhorté lundi le PSOE à soutenir au cas par cas un gouvernement minoritaire dirigé par le PP.