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Les élections législatives et présidentielle en Haïti reportées

L'opposition manifeste pour la création d'une commission indépendante, le 16 décembre 2015, à Port-au-Prince. [AFP - Hector Retamal]
L'opposition manifeste pour la création d'une commission indépendante, le 16 décembre à Port-au-Prince. - [AFP - Hector Retamal]
Prévues initialement dimanche, les législatives et la présidentielle en Haïti ont été reportées à une date ultérieure inconnue par le Conseil électoral provisoire (CEP), a annoncé ce dernier lundi soir.

Ce report intervient alors que l'opposition dénonce depuis plusieurs semaines des fraudes massives au premier tour au profit du candidat à la présidence Jovenel Moïse, représentant du parti du pouvoir. Son adversaire Jude Célestin a refusé de faire campagne avant la création d'une commission indépendante pour enquêter sur ces accusations.

En réponse aux revendications de l'opposition, le président Michel Martelly avait décrété jeudi la création d'une "commission d'évaluation électorale".

"Un pas dans la bonne direction"

Pour Jude Célestin, ce report est "un pas dans la bonne direction". Il a indiqué attendre désormais "la création d'une vraie commission d'évaluation comme réclamée par la population et toutes les organisations de la société civile"

La commission créée jeudi par décret présidentiel ne satisfait en effet pas les exigences de l'opposition. Ce groupe de travail est par ailleurs affaibli car l'un de ses cinq membres questionne encore le degré d'indépendance de ladite commission.

>> Lire aussi : Les législatives en Haïti émaillées d'incidents et d'irrégularités

afp/gchi 

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Premier tour contesté

Lors du premier tour du scrutin présidentiel du 25 octobre, Jovenel Moïse avait recueilli 32,76%, contre 25,29% à Jude Célestin, mais ces chiffres sont contestés.

Jude Célestin avait ainsi qualifié de "farce ridicule" les résultats préliminaires du scrutin, publiés le 5 novembre, et l'opposition a dénoncé l'ingérence de la communauté internationale. Celle-ci a fourni une aide de plus de 30 millions de dollars pour l'organisation de ces élections.

De nombreuses manifestations d'opposition se sont déroulées, régulièrement émaillées d'incidents, depuis l'annonce des résultats du premier tour.

Timing très serré

Le délai imparti pour la tenue des scrutins législatifs et présidentiel est très limité: selon la Constitution, la rentrée parlementaire est prévue le 11 janvier et la passation de pouvoir entre Michel Martelly et son successeur doit se tenir le 7 février.