Fernande Grudet est morte à Nice (sud-est) où elle était hospitalisée depuis environ deux ans. Elle vivait à Nice depuis une quinzaine d'années.
Cette femme proxénète aux allures de grande bourgeoise a régné pendant une vingtaine d'années sur un réseau de 500 femmes et une poignée de garçons qui se vendaient pour 10'000 ou 15'000 francs la nuit (1500 à 2300 euros) en lui laissant une commission de 30%.
Rendre "le vice joli"
Son credo ? Rendre "le vice joli" avec des filles qui n'ont pas l'air de prostituées et des clients dans les plus hautes sphères - hommes politiques et chefs d'État français et étrangers, comme le Chah d'Iran ou John F. Kennedy, célébrités du cinéma, hommes d'affaires comme le patron de Fiat Giovanni Agnelli.
En échange des confidences recueillies sur l'oreiller par les filles de "Madame Claude", celle-ci s'assure les meilleures protections, celle de la Brigade mondaine et celle du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece, devenu DGSE).
afp/olhor
Condamnation
L'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing au pouvoir et le renforcement de la lutte contre le proxénétisme au milieu des années 1970 sonnent la fin de des protections de "Madame Claude" au plus haut niveau.
Malgré une fuite aux États-Unis, elle sera condamnée et incarcérée plusieurs fois, jusque dans les années 1990, après avoir monté un nouveau réseau.
"Elle emporte avec elle secrets d'alcôve et secrets d'Etat. C'était une légende", a réagi l'ancien patron de la police judiciaire parisienne, Claude Cancès.