Arrivé à 21h30 (heure suisse), le pape argentin, semblant fatigué et pâle après une grippe ces derniers jours, est arrivé dans la nef de la basilique au son du "Gloria in excelsis Deo", qui ouvre la longue célébration de la messe dite de minuit, avancée de plus d'une heure depuis des années.
Les pèlerins, par crainte d'attentats, n'étaient pas venus en foule dans la journée sur la place Saint-Pierre, malgré l'ouverture début décembre du "Jubilé de la miséricorde" par le pape François.
Contexte international tendu
Soldats, policiers et gendarmes étaient déployés dans tout le quartier autour du Vatican, comme ils le sont chaque jour depuis le début de cette "Année Sainte".
Les célébrations de cette fête de la "paix" pour les chrétiens, qui célèbre la naissance de Jésus, ont lieu dans un contexte international tendu, notamment en raison des menaces du groupe Etat islamique et d'autres mouvements djihadistes.
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afp/olhor
"Urbi et orbi" vendredi
Dans son homélie prononcée jeudi soir dans une basilique comble, François a exhorté les catholiques à "cultiver le sens de la justice", dans un monde "trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché".
Dans une société "souvent éprise de consommation et de plaisir, d'abondance et de luxe, d'apparence et de narcissisme, Dieu nous appelle à un comportement sobre, c'est-à-dire simple, équilibré, cohérent, capable de saisir et de vivre l'essentiel", a poursuivi le pape argentin.
Le pape doit lancer vendredi des appels à la réconciliation, du Moyen-Orient à l'Afrique. Il s'adressera à 12h aux fidèles depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre pour la bénédiction "Urbi et orbi".
L'ombre du djihadisme plane sur les fêtes de Noël
Dans de nombreux pays, la fête de Noël a été en partie éclipsée par les violences et les exactions de djihadistes.
En Syrie, c'est dans l'angoisse que les chrétiens de villages menacés par l'EI s'apprêtaient à passer la fête de la Nativité. Le nonce (ambassadeur) du Saint-Siège à Damas, Mario Zenari, a souhaité jeudi sur les ondes de Radio Vatican que ce quatrième Noël de guerre "soit le dernier".
En Irak, un pays dont une partie est contrôlée par l'EI et où la communauté chrétienne s'est réduite comme peau de chagrin ces dix dernières années, le coeur n'est pas à la fête.
En Somalie, pays à majorité musulmane, le gouvernement est allé jusqu'à interdire les célébrations de Noël et du Nouvel An au motif qu'elles pourraient susciter des attaques des islamistes shebab.