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"La gauche s'égare en luttant contre la déchéance de nationalité", dit Valls

Le Premier ministre français Manuel Valls lors de la conférence de presse défendant la réforme du gouvernement dont le Parlement débattra début 2016. [Eric Feferberg/Pool]
Le Premier ministre français Manuel Valls lors de la conférence de presse défendant la réforme du gouvernement dont le Parlement débattra début 2016. - [Eric Feferberg/Pool]
La controverse suscitée au sein du PS par le projet d'extension de déchéance de nationalité aux binationaux nés en France ne faiblit pas. Manuel Valls estime dans le Journal du Dimanche que "la gauche s'égare au nom des grandes valeurs."

"Une partie de la gauche s'égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du Président devant le Congrès", a déclaré le Premier ministre français Manuel Valls au Journal du Dimanche.

"La détermination est totale, nous irons jusqu'au bout et que chacun à gauche en soit bien convaincu", a-t-il encore ajouté.

De Martine Aubry, la maire de Lille, à Anne Hidalgo, la maire de Paris, plusieurs voix socialistes se sont déjà élevées publiquement contre le projet. Deux élus PS, l'ancien ministre de l'Education Benoît Hamon et l'ancien député Julien Dray, s'y sont ajoutés dimanche (lire encadré).

Débattue début 2016

La mesure, jugée symbolique par le Premier ministre lui-même, figurera dans le projet de loi constitutionnelle voulu par François Hollande après les attentats du 13 novembre et sera débattue au Parlement au début de l'année prochaine.

reuters/sbad

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"De seconde catégorie"

Pour Benoît Hamon, inscrire dans la Constitution la déchéance de la nationalité "revient à établir la distinction entre deux citoyens français de naissance, suivant qu'ils sont binationaux ou non".

"En introduisant cette distinction, la République n'est plus indivisible", poursuit-il. "Le symbole choisi, et quel symbole, envoie à des millions de nos compatriotes le message suivant: vous êtes des Français de seconde catégorie."

Pour sa part, Julien Dray estime que "cette décision va provoquer un schisme dans le peuple de gauche mais aussi dans la communauté nationale. C'était une proposition de l'extrême droite, une proposition qualifiée dans un passé récent de 'dangereuse' par François Hollande et de 'nauséabonde' par Manuel Valls".