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Bahreïn, le Soudan et les Emirats réduisent leurs relations avec l'Iran

Contexte de tensions au Bahreïn. Alors que le gouvernement coupe les ponts avec l'Iran, des manifestations ont lieu après l'exécution d'un dignitaire chiite en Arabie saoudite. [AP Photo - Hasan Jamali]
Contexte de tensions au Bahreïn. Alors que le gouvernement coupe les ponts avec l'Iran, des manifestations ont lieu après l'exécution d'un dignitaire chiite en Arabie saoudite. - [AP Photo - Hasan Jamali]
Bahreïn et le Soudan ont rompu lundi leurs relations diplomatiques avec l'Iran, un jour après une décision similaire de l'Arabie saoudite. Les Emirats ont de leur côté rappelé leur ambassadeur à Téhéran.

Bahreïn, qui entretient des relations étroites avec l'Arabie saoudite, a demandé à tous les diplomates iraniens de quitter le royaume "sous 48 heures", a ajouté l'agence officielle du pays BNA.

"Le gouvernement soudanais annonce la rupture avec effet immédiat de ses relations diplomatiques avec la République islamique d'Iran", a précisé de son côté le ministère des Affaires étrangères soudanais.

Liens diplomatiques limités par les Emirats

Les Emirats arabes unis ont quant à eux rappelé leur ambassadeur en Iran et réduit les liens diplomatiques avec Téhéran, se démarquant légèrement de l'Arabie saoudite et de Bahreïn. Désormais, les deux pays seront représentés uniquement par des chargés d'affaires.

Ces développements sont survenus après l'exécution samedi en Arabie saoudite d'un dignitaire chiite, très critique à l'égard du régime de Ryad, et des attaques de représailles contre des missions diplomatiques saoudiennes en Iran.

>> Ecouter sur ce sujet l'entretien du 12h30 sur la fracture entre sunnites et chiites :

La police anti-émeute est déployée autour de l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran. [EPA - Abedin Taherkenareh]EPA - Abedin Taherkenareh
Les tensions au Moyen-Orient aggravent la fracture entre sunnites et chiites / Le 12h30 / 7 min. / le 4 janvier 2016

L'Arabie saoudite suspend ses relations aériennes

L'Arabie saoudite a annoncé lundi la suspension de ses liaisons aériennes et de tous ses liens commerciaux avec la République islamique. Le ministre des Affaires étrangères, Adel al Djoubeir, a par ailleurs déclaré dans une interview à Reuters que les ressortissants saoudiens avaient désormais interdiction de se rendre en Iran.

Les pèlerins iraniens, a-t-il ajouté, restent les bienvenus à La Mecque et à Médine.

La Russie prête à soutenir un dialogue

La Russie "est prête à soutenir" un dialogue entre Ryad et Téhéran, se disant "profondément préoccupée" par la crise déclenchée par l'exécution d'un dignitaire chiite critique du pouvoir saoudien, a par ailleurs déclaré lundi le ministère russe des Affaires étrangères.

"Nous demandons avec insistance à Téhéran et Ryad et aux autres pays du Golfe de faire preuve de retenue", a indiqué le ministère, appelant l'Arabie saoudite et l'Iran à prendre "le chemin du dialogue".

agences/jvia/tmun/olhor

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L'Europe et les Etats-Unis appellent à la désescalade

Le gouvernement allemand a appelé lundi Ryad et Téhéran à tout faire "pour reprendre leurs relations" et prévenu que "les évolutions" en Arabie Saoudite allaient être prises en compte dans les décisions d'exportation d'armes vers ce pays.

La France a de son côté appelé à la "désescalade" dans les tensions. Paris souhaite que "l'on trouve des solutions politiques aux problèmes qui sont posés" alors que la situation dans la région est "extrêmement difficile, voire dégradée".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est par ailleurs entretenu lundi avec ses homologues iranien et saoudien pour presser les deux puissances rivales au Moyen-Orient de faire baisser les tensions, a confié un diplomate américain.

Quelque 3000 manifestants à Téhéran contre Ryad

Quelque 3000 personnes ont manifesté lundi à Téhéran contre l'Arabie saoudite, a constaté un photographe de l'AFP. Rassemblés sur la place imam Hossein, les manifestants ont hué la famille sunnite régnante de Ryad.

Ils ont également brûlé des drapeaux des Etats-Unis et d'Israël, deux pays considérés comme les principaux ennemis de l'Iran. Le drapeau saoudien ne peut lui pas être brûlé en Iran car il porte une inscription du Coran, sacrée pour les musulmans.