Outre la suspension par Ryad de ses liaisons aériennes, tous les liens commerciaux avec l'Iran sont désormais rompus. Depuis dimanche, les relations diplomatiques avaient déjà été stoppées après l'annonce par Ryad de l'exécution du cheikh chiite al-Nimr.
>> Lire aussi : Bahreïn, le Soudan et les Emirats réduisent leurs relations avec l'Iran
Le chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Djoubeir, a en outre déclaré lundi à l'agence Reuters que les ressortissants saoudiens avaient désormais interdiction de se rendre en Iran, mais que les pèlerins iraniens restaient les bienvenus à La Mecque et à Médine.
Politique iranienne agressive dénoncée
L'Iran devra se comporter comme "un pays normal" et respecter les règles internationales si les autorités de Téhéran veulent que les relations entre les deux pays soient rétablies, a martelé le ministre saoudien des Affaires étrangères.
Dénonçant des années de "politique iranienne agressive" envers son pays, il a affirmé que le cheikh exécuté était un "terroriste" impliqué dans des attentats. L'Arabie saoudite devrait être applaudie pour cet acte, a-t-il dit.
Débordements en Irak
En Irak, dans la province de Hilla, au sud de Bagdad, deux mosquées sunnites ont été partiellement détruites par des explosions alors que des milliers de manifestants défilaient à Bagdad et dans les villes du sud peuplées de chiites.
A Bagdad, la foule s'est rassemblée près de l'ambassade saoudienne en brandissant des portraits du cheikh exécuté.
Réunion de la Ligue arabe dimanche
La Ligue arabe va tenir dimanche prochain au Caire une réunion à la demande des Saoudiens pour dénoncer les ingérences de l'Iran dans les affaires arabes, a indiqué un responsable de cette organisation.
Pendant ce temps, à Téhéran, 3000 personnes ont manifesté lundi.
agences/olhor
La Russie prête à soutenir un dialogue
La Russie "est prête à soutenir" un dialogue entre Ryad et Téhéran, se disant "profondément préoccupée" par la crise déclenchée par l'exécution d'un dignitaire chiite critique du pouvoir saoudien, a par ailleurs déclaré lundi le ministère russe des Affaires étrangères.
"Nous demandons avec insistance à Téhéran et Ryad et aux autres pays du Golfe de faire preuve de retenue", a indiqué le ministère, appelant l'Arabie saoudite et l'Iran à prendre "le chemin du dialogue".
Inquiétude à Berne
En Suisse, le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a convoqué le chargé d'affaires d'Arabie saoudite tout en réitérant l'opposition de principe au recours à la peine de mort.
Ces exécutions de masse risquent de raviver les tensions confessionnelles qui ont déjà occasionné beaucoup trop de victimes dans cette région du monde, a relayé le DFAE dans un communiqué.