Le Premier ministre tunisien Habib Essid a annoncé mercredi le remaniement de son gouvernement et la nomination de douze nouveaux ministres. Habib Essid n'a pas donné d'explication mais, l'an dernier, il disait vouloir améliorer l'efficacité de son gouvernement.
Hédi Majdoub prend le portefeuille de l'Intérieur tandis que Khemaies Jhinaoui, un ancien conseiller du président, prend celui des Affaires étrangères.
Remaniement attendu
Ce remaniement, qui était attendu depuis plusieurs semaines, est le premier effectué depuis que le président Béji Caïd Essebsi a été investi le 31 décembre 2014.
La Tunisie, pionnière des printemps arabes, est en état d'urgence depuis une attaque suicide contre un convoi de la garde présidentielle à Tunis en novembre. Deux précédentes attaques djihadistes cette année contre des touristes, au musée du Bardo de Tunis en mars et sur une plage d'un hôtel de Sousse en juin, ont nui à l'économie du pays.
agences/fb
Dernière carte du premier ministre
L'ensemble des postes de secrétaire d'État --14 au total-- ont par ailleurs été supprimés dans le cadre de ce gouvernement resserré. Parmi les ministères non concernés par le remaniement figure celui de la Formation professionnelle et de l'Emploi, dont le titulaire, Zied Laadhari, est l'unique représentant du parti islamiste Ennahda.
"Le remaniement montre bien que le président et le Premier ministre n'étaient pas satisfaits du rendement de certains", a dit le politologue Salaheddine Jourchi, selon qui l'ex-ministre de l'Intérieur fait clairement les frais "des derniers attentats". Mais c'est aussi "la dernière carte de Habib Essid (le chef du gouvernement): si la nouvelle équipe échoue, cela mettra fin à sa carrière politique", a-t-il estimé.