"L'ONU accueille avec satisfaction l'autorisation du gouvernement syrien d'accéder à Madaya (...) et se prépare à fournir une assistance humanitaire dans les prochains jours", indique jeudi un communiqué de l'ONU.
Quelque 30 à 40'000 personnes, surtout des civils, seraient piégées depuis juillet dans cette ville située au nord de Damas. "Il n'y a plus rien à manger. Je n'ai pris que de l'eau depuis deux jours", a témoigné une habitante jointe par téléphone par l'AFP.
"Nous sommes toujours en discussion pour savoir quand ça se fera, mais ça ne sera sûrement pas avant dimanche", a précisé l'ONU.
Dix morts selon l'OSDH
Les résidents de Madaya disent avoir commencé à consommer des feuilles et de l'eau mélangée à des épices pour survivre. "Les gens sont en train de mourir petit à petit", avertit Louay, un assistant social interrogé par le Guardian.
Selon l'OSDH, au moins 10 personnes sont mortes à cause du manque de nourriture à Madaya, où le kilo de riz coûterait 250 francs au marché noir.
tmun avec afp
Une ligne de front essentielle pour Damas
Madaya, à environ 50 kilomètres de Damas, se situe sur une ligne de front essentielle pour le régime syrien. "Si les rebelles parvenaient à sortir (de cette région montagneuse du Qalamoun), ils auraient un corridor d'accès direct à Damas", explique Joshua Landis, à la tête du Centre d'études sur le Moyen-Orient à l'Université de l'Oklahoma, interrogé par le site Vice News.
La présence de rebelles dans la région date du début de la révolution en Syrie, lorsque plusieurs villages de montagne se sont soulevés contre le régime de Damas. Quand le conflit s'est installé dans le pays, cette zone frontalière serait devenue une route empruntée par les trafiquants d'armes. C'est alors que Bachar al-Assad a assiégé plusieurs villages du Qalamoun, avec l'aide de la milice libanaise Hezbollah, selon plusieurs observateurs.
La France a appelé à la levée du siège
La France a appelé mercredi à le levée du siège par le régime syrien et dénoncé une situation "insoutenable". Un accord avait été conclu en septembre pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire, mais la ville n'a obtenu de l'aide qu'à une seule reprise.