Face à la menace de djihadistes "aguerris", le chef de l'Etat a jugé "essentiel que chaque service - police, gendarmerie, renseignement, militaires - travaille en parfaite concertation, dans la plus grande transparence, et qu'ils mettent en commun toutes les informations dont ils disposent".
L'anniversaire des attentats de janvier 2015 à Paris a ravivé ces derniers jours les interrogations sur les failles des services de sécurité. Pourtant connus pour leur radicalisation, les trois djihadistes français auteurs des attaques contre Charlie Hedbo, des policiers et des juifs avaient pu passer à travers les mailles du filet.
Nouveau projet de loi en cours d'élaboration
François Hollande a confirmé qu'un nouveau projet de loi pour renforcer le dispositif sécuritaire était en cours d'élaboration. Depuis 2012 (date de son arrivée au pouvoir), "trois lois ont été adoptées". "Plus de 9000 postes ont été créés dans la gendarmerie et la police", ainsi que dans la magistrature, parmi les personnels pénitentiaire et douanier, a rappelé le président.
La nouvelle législation devrait assouplir pour les forces de l'ordre les conditions d'emploi de leurs armes et faciliter les conditions d'enquêtes, perquisitions et interpellations.
L'idée est de "renforcer de façon pérenne les outils et moyens mis à la disposition des autorités administratives et judiciaires" françaises, en dehors du cadre temporaire de l'état d'urgence instauré après les derniers attentats du 13 novembre et qui doit s'achever fin février, selon l'entourage du chef de l'Etat.
Contrôler les radicalisés
Pour les jeunes radicalisés de retour de Syrie et d'Irak, berceau de l'organisation Etat islamique, le gouvernement propose d'"astreindre ceux-là et seulement ceux-là à certaines obligations et envisager, si nécessaire, une assignation à résidence pour une durée limitée, car ils sont par définition dangereux et doivent être suivis avec vigilance".
"De la même manière, nous devons contrôler davantage les individus signalés, fichés, et disposer des moyens de les retenir le temps de vérifier leur situation et de décider des décisions à prendre à leur égard, forcément sous le contrôle du juge", a encore expliqué François Hollande.
"Tout cela simplement et seulement en cas de menace terroriste et pour une courte durée. Toutes ces mesures seront placées sous le contrôle du juge", a précisé le président.
Dans ce sens, François Hollande a voulu avant tout rendre hommage aux policiers ce 7 janvier:
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agences/tmun
Discours dans la préfecture de police à Paris
François Hollande a prononcé son discours dans l'enceinte prestigieuse de la préfecture de police, au coeur de Paris, devant des unités de policiers, de gendarmes, de militaires, et des membres des unités d'élites du Raid (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) et du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale).
Ce sont ces deux dernières unités qui avaient il y a un an abattu les frères Chérif et Saïd Kouachi, auteurs de l'attaque le 7 janvier contre Charlie Hebdo (12 morts), et Amédy Coulibaly, tueur d'une policière le 8 janvier et auteur d'une prise d'otages sanglante (4 morts) dans un magasin cacher le 9 janvier. Parmi les personnes tuées par les trois djihadistes français figuraient trois policiers.