"Nous devons encourager les gouvernements à faciliter le départ des réfugiés de pays qui entourent" des zones de conflit, a indiqué le nouveau Haut Commissaire de l'ONU aux réfugiés lors de sa première intervention devant la presse à Genève.
Pour Filippo Grandi, ce serait surtout un moyen d'éviter le flux important de migrants en Méditerrannée organisé par des trafiquants. "Les criminels font le travail à notre place si nous ne le faisons pas correctement", a-t-il insisté.
L'UE pointée du doigt
Filippo Grandi souhaite une meilleure répartition de la charge des réfugiés et des migrants. "Nous voyons que c'est un problème à l'intérieur de l'UE." L'Europe doit montrer l'exemple, a-t-il estimé.
La Suède, qui reçoit de nombreux réfugiés, et le Danemark ont annoncé en début de semaine le rétablissement de leurs contrôles aux frontières. "Puisque l'UE n'a pas réussi à répondre de manière coordonnée, les Etats ont réagi unilatéralement. Mais ça ne fonctionne pas", a déploré le chef du HCR.
ats/ptur
Conférence prévue à Genève
Une conférence entre gouvernements sur les réfugiés syriens aura lieu le 30 mars à Genève. Elle doit être ouverte par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. L'objectif est que les Etats s'engagent à accueillir des personnes qui ont dû fuir le conflit.
Le Canada a déjà accepté 10'000 réfugiés et va encore en acheminer 15'000 autres. Les Etats-Unis ont aussi prévu un quota minimal pour 10'000 Syriens. De son côté, la Suisse s'était engagée à accueillir un contingent de 3000 réfugiés syriens.
Plusieurs autres réunions importantes sur la Syrie doivent avoir lieu. Des discussions entre parties au conflit sont elles attendues dès le 25 janvier à Genève. Un sommet plus global sur les mouvements de masse, en marge de la prochaine Assemblée générale de l'ONU en septembre à New York.
L'UE "loin d'être satisfaite" de la coopération avec la Turquie
La Commission européenne, en visite à Amsterdam pour marquer le coup d'envoi de la présidence néerlandaise, a dressé jeudi un bilan mitigé du plan d'action qu'elle a négocié avec la Turquie pour endiguer l'afflux de migrants vers l'Europe.
"Il est très clair que ces dernières semaines les chiffres sont restés relativement élevés, donc il reste encore beaucoup de travail", a estimé son vice-président, Frans Timmermans, lors d'une conférence de presse.
"Nous avons vu de premiers résultats qui sont encourageants, mais nous sommes loin d'être satisfaits", a-t-il lancé.