Les incidents se sont déroulés pendant que le cortège se dirigeait vers le sud de cette ville rhénane après être parti des abords de la cathédrale où avaient eu lieu les agressions sexuelles contre des femmes pendant la nuit de la Saint-Sylvestre.
Dans une atmosphère très tendue, avec quelques affrontements isolés et des jets de bouteilles et de pétards sur la police, cette dernière, massivement présente, a d'abord demandé aux manifestants de quitter les lieux, avant de finalement utiliser des canons à eau et du gaz lacrymogène pour les disperser.
Drapeaux allemands
Avec des pancartes "Rapefugees not welcome" ("les réfugiés violeurs ne sont pas les bienvenus"), détournant le message de bienvenue aux migrants, des centaines de personnes s'étaient rassemblées en début d'après-midi, agitaient aussi des drapeaux allemands.
Elles répondaient à l'appel du mouvement islamophobe Pegida "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident", créé à l'automne 2014 à Dresde (est), qui tente de récupérer l'émotion créée en Allemagne par les vols et les agressions sexuelles le soir du Nouvel An. Ces dernières impliqueraient des réfugiés.
Contre-manifestants
"L'Allemagne a survécu à la guerre, à la peste et au choléra, mais survivra-t-elle à (Angela) Merkel ?", était-il écrit sur une pancarte, dans une allusion à la politique d'accueil des réfugiés de la chancelière allemande (lire aussi: Merkel favorable à l'expulsion des réfugiés condamnés, même avec sursis)
A quelques encablures et par-delà d'importants barrages de police, un millier de contre-manifestants se sont regroupés au cri de "Nazis dehors !" et avec des pancartes clamant que "le fascisme n'est pas une opinion, c'est un crime".
"Nous sommes là pour les faire taire. Il est inacceptable que Pegida exploite l'horrible violence sexuelle perpétrée ici au Jour de l'An et répande ses conneries racistes", a déclaré Emily Michels, 28 ans, armée d'un mégaphone.
Manifestation de femmes
Plusieurs centaines de femmes se sont également réunies samedi à la mi-journée sur les marches de la cathédrale de Cologne. Brandissant des pancartes affirmant "Non veut dire non. C'est notre loi. Restez loin de nous" ou "Non à la violence contre les femmes, que ce soit à Cologne, à la fête de la bière ou dans la chambre à coucher", ces femmes se sont fait entendre avec des sifflets et en tapant sur des casseroles
Angela Merkel réagit
Angela Merkel a annoncé samedi un net durcissement des règles d'expulsion des réfugiés condamnés par la justice, en réponse aux violences contre des femmes le soir du Nouvel An à Cologne. Ces agressions ont été plus nombreuses qu'annoncé jusqu'ici.
Pour Angela Merkel, qui s'exprimait à l'occasion d'une réunion de son parti (CDU, conservateurs) samedi à Mayence (sud-ouest), "si les réfugiés ont commis un délit", cela doit "avoir des conséquences, (...) cela veut dire que le droit (de séjour) doit s'arrêter" et ce "s'il y a une peine de réclusion, même avec sursis".
ats/vkiss/olhor
Le nombre de plaintes à Cologne grimpe à 379
Le nombre de plaintes liées aux violence de Cologne (ouest) dans la nuit du Nouvel An a grimpé à 379 et les suspects sont principalement des "demandeurs d'asile" ou des "immigrés en situation illégale", a indiqué samedi la police locale.
Sur ce total de plaintes, environ 40% ont été déposées pour des agressions sexuelles, a également dit la police. Jusqu'à présent, il était question d'environ 170 plaintes déposées.
Pegida se mobilise en Belgique
Plus de 300 militants de la branche flamande du mouvement islamophobe Pegida ont manifesté samedi dans les rues d'Anvers (nord de la Belgique). Ils ont protesté contre l'"islamisation" de l'Europe et les "abus" du droit d'asile, a rapporté l'agence de presse Belga.
Les manifestants, dont certains venaient des Pays-Bas, ont défilé contre le "terrorisme, l'islamisation et les abus du droit d'asile". Certains brandissaient une grande pancarte "Mohammed not welcome", avec une caricature du Prophète, fondateur de l'islam, portant une bombe en guise de turban.