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La piste djihadiste se confirme dans l'enlèvement d'une Suissesse au Mali

Une mosquée à Tombouctou. [key - AP Photo/Harouna Traore]
Une missionnaire bâloise a été enlevée pour la deuxième fois à Tombouctou, au Mali. - [key - AP Photo/Harouna Traore]
L'enlèvement d'une Suissesse à Tombouctou a été mené par des "sous-traitants" d'al-Qaïda, a affirmé dimanche une source de sécurité malienne. Les autorités indiquent n'avoir aucune information sur son sort.

"L'enlèvement de la ressortissante suisse a été minutieusement préparé. Nous savons maintenant que, dans un premier temps, ce sont des sous-traitants d'al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui ont mené l'opération", a indiqué à l'AFP une source de sécurité à Tombouctou.

"On n'a pas de nouvelle depuis l'enlèvement", a répondu de son côté le procureur Boubacar Sidiki Samaké, interrogé par la télévision publique ORTM sur d'éventuelles preuves de vie de la missionnaire d'une quarantaine d'années.

"Nous avons déjà ouvert au parquet une enquête sous le fait d'enlèvement de personne, en attendant que tous ces éléments soient assez précis et que nous puissions confirmer qu'il s'agit d'un enlèvement de personne ou d'une prise d'otage en relation avec une entreprise terroriste", a-t-il précisé.

La Suissesse vivait depuis plusieurs années à Tombouctou, où elle était revenue s'installer après avoir déjà été victime d'un rapt par des djihadistes en avril 2012 (voir encadré).

>> Lire : Une missionnaire suisse enlevée pour la deuxième fois au Mali

Le DFAE mobilisé

Il s'agit du premier enlèvement d'Occidental au Mali depuis celui de deux journalistes de la radio française RFI, assassinés par leurs ravisseurs le 2 novembre 2013 à Kidal (nord-est).

Selon le Département fédéral des affaires étrangères, la représentation helvétique sur place est en contact avec les services publics locaux. Une task force travaille aussi de concert dans ce dossier avec l'Office fédéral de la police (fedpol).

afp/jvia/mre

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Kidnapée et relâchée par Ansar Dine en 2012

En 2012, la missionnaire bâloise avait été relâchée après quelques jours de captivité par le groupe islamiste Ansar Dine, qui contrôle la cité historique de Tombouctou. Sa libération était intervenue après une médiation du Burkina Faso, bien que le pays ainsi que les ravisseurs nient le versement d'une rançon.

Selon un porte-parole d'Ansar Dine à Tombouctou à l'époque, "la seule condition que nous avons posée est qu'elle ne revienne plus chez nous". "Elle profite de la pauvreté et de l'ignorance de nos enfants", avait-il accusé. La Suissesse avait toutefois refusé de quitter Tombouctou.