"Nous devons (...) lancer le processus pour créer un Etat indépendant en Catalogne, pour que les décisions du parlement catalan soient souveraines", a-t-il dit quelques heures avant que l'assemblée à majorité indépendantiste ne l'élise à la tête du gouvernement régional.
"Vive la Catalogne libre", a clamé le nouveau président régional, âgé de 53 ans, après avoir obtenu les votes favorables de 70 élus sur 135 au parlement, 63 voix contre et deux abstentions.
Il devrait former son cabinet dans la foulée. Les premières lois qu'il devra présenter portent sur la création d'administrations fiscale et de sécurité sociale pour la Catalogne.
Artur Mas renonce
Samedi, dans un coup de théâtre de dernière minute, le président régional sortant Artur Mas a cédé aux pressions de ses détracteurs et renoncé à briguer un nouveau mandat.
Le retrait de sa candidature a permis la formation d'une coalition de gouvernement, qui va des conservateurs à la gauche anticapitaliste.
afp/olhor
Carles Puigdemont, indépendantiste de toujours
Contrairement à son prédécesseur Artur Mas, nationaliste converti, Carles Puigdemont est un indépendantiste de toujours qui assume dimanche la charge inespérée de présider la Catalogne pour la conduire à la sécession de l'Espagne.
C'est le retrait in extremis de la candidature controversée de Artur Mas qui a propulsé ce journaliste de 53 ans, fils de pâtissier, à la tête du mouvement pour l'indépendance de la plus riche région d'Espagne et maire de Gérone, ville au nord de Barcelone, depuis 2011.
Carles Puigdemont n'a jamais caché ses convictions séparatistes, même quand elles étaient minoritaires dans la région et au sein du parti d'Artur Mas, Convergence démocratique de Catalogne, auquel il a adhéré en 1980 quand cette formation préférait négocier plus d'autonomie avec Madrid.
Rajoy se battra pour l'unité de l'Espagne
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a prévenu dimanche soir qu'il ne tolèrerait aucun acte mettant en danger l'unité de l'Espagne.
"Le gouvernement ne laissera pas passer un seul acte qui suppose de porter atteinte à l'unité et à la souveraineté de l'Espagne", a déclaré Mariano Rajoy lors d'une allocution solennelle à Madrid retransmise en direct.
Le chef du gouvernement conservateur sortant a pris la parole alors que le sommet de l'Etat en Espagne pourrait être fragilisé par la situation d'incertitude générée par les élections législatives du 20 décembre.