Le propriétaire de la maison d'édition Mighty Current, qui est naturalisé suédois, avait disparu de son appartement en Thaïlande en octobre dernier.
"Je viens me rendre par choix personnel", a-t-il dit à la chaîne de télévision chinoise CCTV dans une interview présentée comme "exclusive". "C'est une responsabilité personnelle que je dois porter."
L'éditeur a été condamné en 2004 à deux ans de prison pour la mort d'une étudiante qu'il avait tué au volant de sa voiture alors qu'il conduisant en état d'ivresse. En larmes, il a affirmé qu'il avait fui la Chine après sa condamnation et s'est dit "prêt à accepter tout châtiment".
Sa fille convaincue qu'il a été enlevé
Jointe par Reuters en Grande-Bretagne où elle vit, sa fille reste persuadée que son père a été enlevé et que sa détention est liée à son travail.
Quatre autres libraires et éditeurs spécialisés dans les ouvrages critiques envers Pékin ont disparu ces derniers mois dans des circonstances mystérieuses.
agences/ptur
"Un écran de fumée"?
"Ecran de fumée" pour les uns, aveux sans valeur pour les autres: des défenseurs des droits de l'Homme ont dénoncé lundi la sidérante confession filmée en Chine de cet éditeur.
"Du point de vue légal, cette vidéo ne vaut rien", a déclaré Nicholas Bequelin, directeur régional d'Amnesty International. "Où est il? Dans quel cadre légal est-il détenu? Dans quelles conditions a-t-il donné cette interview? Nous ne pouvons pas exclure un témoignage recueilli sous la contrainte", a-t-il dit.
Pour le député prodémocratie Lee Cheuk-yan, Pékin tente au travers de la "confession" de Gui Minhai de "masquer le fait que la raison de sa détention est la librairie". "L'accident de voiture n'a rien à voir avec ça", a déclaré l'élu, en qualifiant la vidéo d'"écran de fumée". "Rien dans cette vidéo n'explique comment il s'est retrouvé en Chine."