Les enquêtes menées après les attentats commis en France en 2015 ont souvent abouti en Belgique, notamment dans la commune de Molenbeek. Vendredi, on apprenait encore que le troisième membre du commando des terrasses du 13 novembre était un Belgo-marocain de 25 ans.
Ces informations ont parfois valu à la Belgique le surnom de "Belgikistan", une appellation que regrette le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders: "Quand on pointe du doigt Molenbeek, c'est vite oublier les banlieues de Paris et beaucoup d'autres quartiers dans d'autres villes de France. Beaucoup de pays se rendent compte aujourd'hui qu'ils sont confrontés aux mêmes difficultés en matière de radicalisation que ce qu'on a pu connaître en Belgique", a-t-il déclaré dans l'émission Tout un monde de la RTS.
"Il faut lutter ensemble"
Le vice-Premier ministre plaide pour un travail commun entre la France, la Belgique et les autres pays européens: "Les caricatures doivent être éliminées du propos et nous devons revenir à la réalité, à savoir comment lutter ensemble efficacement contre (le terrorisme)".
Cette lutte passe, selon lui, par "toute une série d'actions internationales. Au niveau belge, nous sommes décidés à participer à la coalition militaire (occidentale, menée par les Etats-Unis, ndlr.) pour détruire Daesh sur le terrain, en Irak, en Syrie et en Libye".
Développer un islam euro-compatible
Lutter contre la radicalisation passe également par le développement d'un islam compatible avec les valeurs européennes, explique le vice-Premier ministre, "avec l'égalité homme-femme et la séparation du (politique et du religieux), et en formant des imams issus des communautés musulmanes présentes sur nos territoires".
"Les gouvernements vont parfois trop loin"
Avec les mesures prises face au terrorisme, l'Europe doit trouver un nouvel équilibre entre les libertés individuelles et la sécurité, observe Didier Reynders: "Je souhaiterais qu'on n'attende pas des lois exceptionnelles pour lancer des mesures. On devrait chaque année avoir une procédure de surveillance des droits et liberté dans les 28 Etats-membres de l'UE, de la même manière que l'on surveille la situation budgétaire".
Les gouvernements ne sont pas toujours les mieux placés pour trouver cet équilibre: "Il arrive que certaines décisions vont trop loin: c'est le cas en France avec la déchéance de nationalité. (En Belgique) nous avions pris la même initiative mais sans aller aussi loin", explique-t-il en mettant en garde contre le risque des pays de sortir de l'Etat de droit.
hend
Maintenir les populations proche des zones de conflit
Sur la question des réfugiés en Europe, le vice-Premier ministre belge prône un soutien humanitaire qui permettrait le maintien des populations proche des zones de conflit, au Liban, en Jordanie et en Turquie.