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Des manifestations de chômeurs dégénèrent en Tunisie

La révolution tunisienne. [AFP - Fethi Belaïd]
Escalade des tensions dans la région de Kasserine en Tunisie / Le 12h30 / 1 min. / le 21 janvier 2016
La police tunisienne a fait usage de grenades lacrymogènes mardi pour disperser plusieurs centaines de demandeurs d'emploi qui s'étaient rassemblés pour réclamer du travail, selon des témoins.

La situation à Kasserine est tendue depuis le décès samedi d'un chômeur de 28 ans, qui s'est électrocuté après être monté sur un poteau près du siège du gouvernorat pour protester contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.

Mardi en matinée, entre 500 et 1.000 personnes s'étaient rassemblées devant le siège du gouvernorat en scandant "Le travail est un droit" ou "Travail, liberté, dignité".

Rassemblement dans d'autres villes

Le ministère de l'Intérieur a annoncé en fin d'après-midi qu'un couvre-feu nocturne avait été imposé à Kasserine. La mesure était respectée en centre-ville dans la soirée, d'après le correspondant de l'AFP.

Mais des incidents se sont poursuivis au cours de la nuit et se sont étendus aux villes de Tahla (à 50 km au nord de Kasserine), Fernana et Meknassi.

agences/fb

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Menaces de suicide

Plusieurs des chômeurs rassemblés mardi à Kasserine ont menacé de se suicider deux jours après Ridha Yahyaoui, qui, selon des témoins, a mis fin à ses jours faute d'avoir pu obtenir un emploi dans la fonction publique.

Malgré la révolution, le chômage est passé de 12 à 15,3% entre 2010 et la fin 2015, alors qu'un tiers des demandeurs d'emplois possèdent des diplômes universitaires.

A Kasserine, chef-lieu d'une des régions les plus défavorisées de Tunisie, les chômeurs représentent environ 30% de la population active.

Revalorisations salariales

A Tunis, l'Union générale du travail (UGTT), premier syndicat national qui menaçait d'appeler à la grève générale, s'est entendue mardi avec l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) sur des revalorisations salariales concernant un million et demi d'employés du secteur privé.