"Il l'a évoqué d'une manière tout à fait probable", a déclaré Claude Bartolone après un entretien avec le chef de l'Etat en compagnie du président du Sénat, Gérard Larcher.
Les autorités françaises ont proclamé l'état d'urgence pour trois mois au lendemain des attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. La mesure doit normalement expirer le 26 février.
Une décision concernant son éventuelle prolongation sera prise "dans les prochains jours", avait indiqué plus tôt mercredi la présidence française
Une mesure critiquée
Mercredi, la Ligue française des droits de l'Homme a annoncé avoir saisi le Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative du pays, pour mettre fin à tout ou partie des contraintes de ce régime, qui ne sont selon elle plus justifiées et portent "une atteinte grave et manifeste aux libertés publiques".
>> La Ligue des droits de l'homme veut suspendre l'état d'urgence en France
La veille, des experts des Nations unies ont recommandé à la France de ne pas prolonger l'état d'urgence au delà du 26 février, estimant qu'il imposait des "restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales"
reuters/afp/mre
Pouvoirs de la police renforcés
L'état d'urgence renforce les pouvoirs de la police, en permettant les assignations à résidence, les perquisitions administratives de jour comme de nuit, ou l'interdiction de rassemblements, le tout sans contrôle du juge judiciaire.
Selon le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, l'état d'urgence a permis de faire "en deux mois, plus de 3000 perquisitions (...) et la saisie de 500 armes, dont 50 armes de guerre".
"Nous avons procédé à 400 interpellations, qui ont débouché sur 52 incarcérations", ajoute-t-il dans un entretien publié mercredi dans le quotidien La Croix.