Depuis l'été passé, près de 300 personnes ont été arrêtées en Chine, certaines ont disparu sans explications. Depuis quelques jours, certaines d'entre elles réapparaissent dans les médias chinois, lors de confessions télévisées sur CCTV, la télévision d'Etat chinoise.
Cette semaine c'est un citoyen suédois qui se confessait. "J'ai violé la loi chinoise par mes activités ici, j'ai causé un préjudice au gouvernement chinois, j'ai blessé les sentiments du peuple chinois, je présente mes excuses sincères, je suis désolé que cela soit arrivé", a déclaré Peter Dahlin, membre d'une ONG active dans la défense des droits de l'homme en Chine.
Confessions rappelant l'ère Mao
La semaine passée, lors de la visite de Didier Burkhalter à Pékin, le journaliste de la RTS a eu le droit de poser une seule question à Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères. Interpellé sur la situation des avocats et des activistes en Chine, le ministre n'a pas mis en cause ces arrestations. "La Chine est en train de construire un Etat de droit, personne n'est au-dessus des lois. Il n'y a pas de privilèges, chaque cas sera traité selon la loi."
La mise en scène de ces aveux rappelle le gouvernement de Mao. Ces pratiques sont peut-être remises au goût du jour pour justifier des arrestations clandestines. Elles sont aussi un moyen de montrer à la population que le Parti communiste applique la loi.
RSF réclame des sanctions
Reporters sans frontières (RSF) a pour sa part dénoncé jeudi "des confessions télévisées forcées" et a même demandé à l'Union européenne d'imposer des sanctions aux médias d'Etat chinois, qui "diffusent des aveux obtenus sans doute sous la contrainte".
Raphaël Grand/lgr