Les dernières tractations pour la tenue des négociations de paix sur la Syrie (Genève 3) prévues lundi à Genève sont en cours notamment dans les couloirs du WEF, à Davos. Présent dans la station grisonne, l'émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura tente de convaincre les différentes parties.
"Elles auront lieu, peut-être avec un décalage, mais pas beaucoup parce que l'agenda est très clair, la résolution de l'ONU est très claire, mais il reste la question de qui a le droit ou pas d'être présent. (...) Je préfère que la Conférence de Genève commence bien, plutôt que de commencer mal."
Le problème réside notamment dans le choix des représentants de l'opposition syrienne. "La Syrie c'est une mosaïque, il y a des chrétiens, des chiites, des sunnites, il y a d'un côté le Gouvernement, mais il y a aussi 51% des Syriens qui sont des femmes, est-ce qu'elles sont vraiment représentées?" L'émissaire de l'ONU affirme qu'il tient à ce que tous soient représentés avant d'entamer les discussions.
"Il est temps de parler de paix"
La société syrienne n'est pas seule à être fragmentée, la communauté internationale n'est pas non plus unanime. "Oui, mais elle est intéressée à une chose: que l'on puisse commencer à parler de paix. Ses membres ont compris qu'à cause de l'arrivée des réfugiés en Europe, à cause de l'intervention russe, à cause de la tragédie portée par l'avancement de Daech, que c'est le moment de commencer à parler de paix. (...) Et ils ont tous compris qu'on ne peut pas perdre de temps."
Les tensions nées entre l'Arabie Saoudite et l'Iran ne viennent-elles pas compliquer la donne? "Ca complique, mais heureusement ils m'ont tous les deux annoncé quand j'étais en Iran et en Arabie Saoudite qu'ils n'utiliseront pas la conférence comme otage pour régler leurs tensions."
Nicolas Vultier/lgr