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Laurent Gbagbo plaide non coupable à l'ouverture de son procès à La Haye

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à son arrivée devant la CPI. [Peter de Jong/Pool]
Interview de Philip Grant, président de Trial (lutte contre l'impunité des crimes les plus graves) / Tout un monde / 4 min. / le 28 janvier 2016
Cinq ans après les violences postélectorales qui ont déchiré son pays, l'ancien président ivoirien comparait devant la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye.

Apparu souriant et détendu, Laurent Gbagbo est le premier ancien chef d'Etat poursuivi par la CPI.  Lui et son co-accusé, le chef des milices des Jeunes Patriotes Charles Blé Goudé, sont tenus pour responsables des violences post-électorales de 2010 et 2011, qui avaient fait 3000 morts. Ils sont accusés de meurtres, de viols, d'actes inhumains et de persécutions.

Défiance africaine face à la CPI

Ce procès est un vrai test pour la Cour, entrée en fonction en 2003 et accusée par nombre de dirigeants de ce continent d’être un instrument anti-africain. La défiance est telle que l’an dernier, le gouvernement d’Afrique du Sud est passé outre un jugement de sa propre justice en laissant partir le président soudanais Omar el-Béchir, alors qu’il est réclamé par la CPI pour génocide.

Ce n’est pas l’avis de nombre d’ONG africaines, qui remarquent que la CPI est là pour pallier les défaillances des justices nationales, incapables de juger les dirigeants africains.

Alain Franco/jjn

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L'accusation prévoit 500 heures d'audience

Le procès sera long et compliqué. Rien que pour présenter ses 5300 éléments de preuves, faire défiler 138 témoins, l’accusation a prévu quelque 500 heures d’audience.

Le but de la Procureure Fatou Bensouda est de prouver que l’ancien président,  détenu à La Haye depuis bientôt cinq ans, a planifié et ordonné une série d’attaques meurtrières contre ses compatriotes pour se maintenir au pouvoir malgré sa défaite dans les urnes.