Alors qu'ils étaient environ dix chaque mois à vouloir quitter l'Allemagne au début de l'année 2015, le nombre d'Irakiens qui ont décidé de retourner dans leur pays est passé à 61 en septembre et même à 200 en décembre, selon le ministère allemand de l'Intérieur.
De même, si entre janvier et septembre, 150 Irakiens ont demandé des documents à leur ambassade en Allemagne pour rejoindre leur pays, ils étaient 1250 à avoir mené une telle démarche entre octobre et décembre.
Iraki Airways confirme qu'une centaine de requérants s'envolent chaque semaine pour l'Irak depuis le mois de septembre.
Un rêve qui vire au cauchemar
Ces chiffres restent toutefois faibles face au 1,1 million de demandeurs d'asile qui sont arrivés en Allemagne en 2015. Mais cette hausse reflète le rêve déçu d'une partie des migrants, dont bon nombre vit dans des centres d'accueil souvent bondés.
"Les droits humains, dont parlent les organisations internationales, n'existent pas ici", a ainsi témoigné un migrant après son arrivée à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien autonome.
Caroline Briner avec Anne Mailliet et Eurovisions
L'Allemagne durcit les conditions
La coalition gouvernementale conduite par la chancelière Angela Merkel a décidé jeudi de durcir les conditions d'octroi du droit d'asile en Allemagne, a annoncé le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel.
L'Allemagne va notamment placer le Maroc, l'Algérie et la Tunisie sur sa liste des "pays sûrs" afin de réduire l'octroi à l'asile.
Les mesures prévoient un délai de deux années pour tout regroupement familial pour les requérants auxquels a été accordé un statut limité de réfugiés.
L'Allemagne souhaite également faire accélérer les procédures d'expulsion des demandeurs qui n'ont pas obtenu le droit d'asile.