Pour un rapport publié jeudi et consacré à "l'impact disproportionné de l'état d'urgence", l'organisation non gouvernementale s'est entretenue avec 60 personnes.
L'ONG relève une série d'exemples illustrant selon elle les "violations des droits humains" constatées depuis l'instauration de l'état d'urgence après les attentats de Paris du 13 novembre.
"Renoncer à la prolongation"
"Des mesures d’urgence brutales, notamment des perquisitions de nuit et des arrêtés d’assignation à résidence, bafouent les droits de centaines d'hommes, de femmes et d’enfants, qui en ressortent traumatisés et stigmatisés", selon le rapport de l'ONG.
"En l’absence de garanties satisfaisantes", Amnesty international appelle les autorités françaises à "renoncer à la prolongation de l’état d’urgence".
Un débat parlementaire, qui vise à inscrire les mesures d’urgence dans la constitution, doit débuter vendredi. Le gouvernement a indiqué mercredi que cet état d’urgence sera prolongé pour trois mois.
agences/fb
Quelque 400 arrêtés d’assignation
Le rapport d'Amnesty international décrit comment, depuis la déclaration de l’état d'urgence dans les heures qui ont suivi les attentats de Paris du 13 novembre 2015, plus de 3242 perquisitions ont été menées et plus de 400 arrêtés d’assignation à résidence imposés.
Plusieurs organisations, en France et à l'étranger, ont également fait part de leurs interrogations, voire de leur hostilité concernant le maintien de l'état d'urgence, notamment le Conseil de l'Europe et le Conseil national des barreaux (CNB), représentant des avocats français.