"Le 7 février, je m'en irai sans regret. (...) . Je ne serai plus responsable des problèmes", a déclaré Michel Martelly lors de l'inauguration d'un bâtiment ministériel qui avait été détruit dans le séisme de 2010.
Cette annonce est intervenue alors que le second tour de l'élection présidentielle a été reporté sine die en raison d'irrégularités et par sécurité.
Le chef de l'Etat avait d'abord affirmé qu'il entendait rester tant que la problème de sa succession n'était pas résolu. Mais cette annonce avait fâché encore plus les opposants, qui défilent presque quotidiennement depuis deux semaines.
Une transition avec Aristide
Jeudi, près de 2000 personnes sont descendues dans la rue pour réclamer un gouvernement de transition dirigé par l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, chassé du pouvoir en 2004.
Des consultations sont en cours entre l’Exécutif, les présidents du Parlement et des groupes de parlementaires pour éviter que Haïti ne sombre une nouvelle fois dans un vide politique.
>> Lire : Les élections présidentielle et législatives en Haïti reportées
bri avec les evn
Haïti, pays le plus pauvre des Caraïbes
Depuis la chute des Duvalier en 1986, la "Perle des Antilles" tente de construire une démocratie, mais les révoltes populaires sont fréquentes.
Le séisme du 12 janvier 2010, qui a fait plus de 250'000 morts, a aggravé la situation. La capitale se reconstruit lentement. Près de 60'000 Haïtiens vivent encore dans des camps, selon un rapport récent. Malgré l'aide internationale, Haïti reste le pays le plus pauvre des Caraïbes.
Michel Martelly a succédé à René Préval en 2011. Le second tour de la présidentielle, qui devait voir s’affronter Jovenel Moïse (proche de Michel Martelly) et Jude Célestin (dauphin de René Préval), a été repoussé une fois au 24 janvier, avant d'être repoussé sine die.