"Combattant, pas assassin". C'est le nom de l'application mobile créée par l'Appel de Genève. Cette ONG travaille sur mandat de la Confédération, qui la soutient à hauteur d'un demi-million de francs par an, et tente de sensibiliser les rebelles syriens au droit international humanitaire. Sa plate-forme mobile sert de support à des formations données à Genève, mais aussi sur le terrain.
Il s'agit d'une manière, pour la Suisse, d'empêcher une escalade sanglante de la violence.
Traduit en arabe
Tuer mais pas massacrer, protéger les écoles et les hôpitaux, sauvegarder le patrimoine historique et culturel... Autant de règles que l'Appel de Genève enseigne aux groupes rebelles syriens.
"On enseigne les lois des conflits armés, sur la conduite des hostilités, sur les armes interdites, sur la protection des journalistes, des organisations internationales, la population non combattante", explique Mehmet Balci, directeur de l'ONG.
"L'application mobile a été traduite en arabe, précise un des formateurs de l'ONG, joint par téléphone au Liban, et qui souhaite garder l'anonymat pour des raisons de sécurité. "On tente le mieux possible de mettre les combattants dans des situations réelles, de montrer l'importance du droit international humanitaire tous les jours, dans la protection des enfants, des femmes, des civils."
Sens des limites perdu
"Les gens ont perdu le sens du droit, le sens des limites du conflit", confie encore l'instructeur. En décembre, les commandants de huit groupes rebelles ont suivi une telle formation à Genève. Des cours sont aussi donnés sur le terrain,toujours sur demande des combattants syriens.
Pietro Bugnon