L'expulsion fait suite à la décision unilatérale de Séoul de suspendre ses opérations à Kaesong en riposte aux programmes balistique et nucléaire du Nord. Pyongyang a également annoncé saisir tous les biens de la zone.
Cette crispation autour d'un site industriel qui se voulait un symbole de la "réconciliation" illustre l'escalade des tensions intercoréennes provoquée par le quatrième essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier, et par le tir de fusée dimanche par Pyongyang.
"Téléphone rouge" coupé
Dans un communiqué publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA, la Commission pour la réunification pacifique de la Corée a annoncé qu'elle plaçait Kaesong, zone gérée conjointement par Séoul et Pyongyang mais située en territoire nord-coréen, sous contrôle militaire.
La Corée du Nord a qualifié de "déclaration de guerre" la décision de Séoul de suspendre l'activité du parc industriel intercoréen de Kaesong et annoncé la suspension du "téléphone rouge" militaire entre les deux pays.
agences/vtom
Complexe longtemps préservé
Kaesong avait ouvert en 2004 dans le sillage de "la diplomatie du rayon de soleil", poursuivie par Séoul de 1998 à 2008 pour encourager les contacts entre les deux frères ennemis. Le complexe a longtemps été préservé des péripéties des relations intercoréennes.
Au printemps 2013 toutefois, Pyongyang l'avait fermé pendant cinq mois, au plus fort de la dernière vague de fortes tensions sur la péninsule, après le troisième essai nucléaire du Nord.
En septembre 2014, Pyongyang avait édicté un nouveau projet de règlement aux termes duquel le Nord serait autorisé à arrêter et à retenir les hommes d'affaires sud-coréens en cas de différend commercial. Séoul l'avait rejeté.