Le processus pour désigner et confirmer un nouveau juge risque d'être ardu à moins d'un an de la fin du mandat du président démocrate, face à un Congrès contrôlé par les républicains. C'est le président qui nomme à vie les neuf juges de la Cour suprême et il revient au Sénat de confirmer ces nominations.
Barack Obama pourrait faire basculer à gauche la Cour suprême - désormais composée de quatre conservateurs et de quatre libéraux avec la mort d'Antonin Scalia - s'il réussit à faire nommer le candidat de son choix.
La nomination s'invite dans la campagne
Lors du débat républicain samedi soir, tous les candidats à l'investiture en vue de la présidentielle de novembre ont appelé le Sénat à bloquer toute nomination par Barack Obama.
Dès l'annonce du décès d'Antonin Scalia, le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell avait averti qu'il reviendrait au prochain locataire de la Maison Blanche de désigner un remplaçant.
A ses yeux, "le peuple américain doit avoir son mot à dire dans le choix du prochain juge de la Cour suprême" et "cette vacance ne doit pas être remplie avant que nous n'ayons un nouveau président".
Les candidats à l'investiture démocrate Hillary Clinton et Bernie Sanders se sont immédiatement emparé du sujet et n'ont pas hésité à ironiser sur le point de vue républicain:
Le dossier sur la présidentielle américaine
agences/gchi/jb
Antonin Scalia, pilier de la majorité conservatrice
Nommé en 1986 par Ronald Reagan, Antonin Scalia était un partisan de la peine de mort, opposé à l'avortement et au mariage homosexuel. Catholique traditionaliste, il était le juge qui siégeait depuis le plus longtemps à la Cour suprême.
Avant le décès d'Antonin Scalia, cette instance était composée de neuf juges, dont quatre considérés comme "conservateurs". Un cinquième, le juge Anthony Kennedy, adopte lui aussi une posture globalement conservatrice, mais il prend parfois position aux côtés des quatre autres juges, dit "progressistes".
"Homme remarquable"
Peu après l'annonce de la mort du juge, le président Barack Obama a salué un "homme remarquable" qui a "consacré sa vie à la pierre angulaire de notre démocratie, l'Etat de droit".
Dans le camp républicain, les hommages au juge disparu se sont multipliés. Il était "l'un des meilleurs de tous les temps", s'est exclamé le milliardaire Donald Trump, favori pour l'investiture républicaine.