Le 21 février 1916 au petit matin, un déluge de feu et de fer craché par un millier de pièces allemandes (dont les terrifiantes Grosses Bertha) s'abat sur Verdun et ses alentours.
Dès l'aube, un obus tombe toutes les quinze secondes, la terre tremble à 150 km de là, le sol s'entrouvre, l'air est vicié par les gaz toxiques.
Trois cents jours en enfer débutent, dans la boue et le froid, la peur et le sang.
A Bâle on est très près du front, on entend même les canons résonner lors de violentes attaques proches de la frontière suisse.
Un front pas si loin de la Suisse, comme l'explique l'historien Cédric Cotter (interview complète à lire ci-dessous).
"L'offensive allemande a pour but de 'saigner' l'armée française, selon les mémoires du commandant en chef allemand, Erich von Falkenhayn", explique le chercheur à l'Université de Genève. "L'idée est de prendre Verdun pour avancer vers le centre de la France et prendre Paris, mais la contre-offensive des alliés sur la Somme va stopper les velléités allemandes".
Le déluge de feu durera jusqu'en décembre 1916 à Verdun. Il tuera plus de 163'000 soldats français et 143'000 allemands.
Verdun, ville de l'est de la France, va devenir, dans les consciences nationales française et allemande le symbole de la Grande Guerre, celui aussi des monstruosités du conflit, même si la bataille de la Somme (juillet-novembre 1916) fut encore plus meurtrière (442'000 morts ou disparus).