Avant que son avion ne décolle de l'aéroport de Ciudad Juarez, à la frontière américaine, le souverain pontife a tenu une cérémonie officielle en présence du président Enrique Pena Nieto.
Le pape a grimpé le long d'une rampe ornée de fleurs jusqu'à une croix érigée par la ville en mémoire des migrants qui ont péri en tentant de rejoindre le territoire américain.
Clôture
De là, à environ 70 mètres seulement de la clôture qui sépare les deux pays, devant plus de 300'000 fidèles rassemblés de part et d'autre de la frontière, François s'est recueilli face au Rio Bravo, puis a célébré la messe.
Evoquant l'immigration, le pape a déploré dans son homélie le sort de migrants "réduits en esclavage, emprisonnés, victimes d'extorsion" et s'en est pris avec virulence aux trafiquants d'êtres humains.
"Ce sont des frères et soeurs qui sont jetés par la pauvreté et la violence, par le narcotrafic et le crime organisé."
ats/sbad
Donald Trump fâché
Ces propos interviennent en pleines primaires aux Etats-Unis, où les candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle de novembre ont fait de la lutte contre l'immigration illégale l'un de leurs principaux thèmes de campagne.
Donald Trump, notamment, a accusé le Mexique de "tuer" les Etats-Unis avec sa main-d'oeuvre bon marché et l'envoi sur le territoire américain "de criminels, trafiquants de drogue et autres violeurs". Le milliardaire a présenté le pape comme quelqu'un de "très politique", suggérant que le gouvernement mexicain l'avait convaincu de célébrer cette messe "transfrontalière" à Ciudad Juarez.
"Laisser entendre que le pape est un instrument du gouvernement mexicain, non. C'est vraiment très étrange", a répondu le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, peu avant l'arrivée du pape dans la ville-frontière.
"Le pape parle toujours des problèmes liés à l'immigration. Si M. Trump venait en Europe, il se rendrait compte que le pape, sur l'immigration, tient le même langage à tous, Italiens, Allemands, Français ou Hongrois."