Un groupe de 60 à 70 militants du PKK, dont des officiers, était la cible de ces attaques dans le secteur d'Haftanin, non loin de la frontière syrienne. Ils auraient tous été tués, selon le Premier ministre Ahmet Davutoglu jeudi.
Ces raids sont intervenus quelques heures après l'attentat à la voiture piégée qui a fait 28 morts et une soixantaine de blessés à Ankara.
>> Lire : Explosion meurtrière au centre de la capitale turque Ankara
Deuxième attaque
Une nouvelle explosion visant un convoi de militaires dans le sud-est de la Turquie a tué sept membres des forces de sécurité turques jeudi matin dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule dans le sud-est de la Turquie.
L'attaque s'est produite entre Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est principalement kurde de la Turquie, et le district de Lice, à 80 km environ au nord-est, alors que le Premier ministre turc donnait sa conférence de presse.
Ahmet Davutoglu y a annoncé l'arrestation de 9 personnes et attribué clairement l'attaque d'Ankara aux Unités de protection du peuple (YPG) en coopération avec le PKK, le parti des séparatistes kurdes de Turquie. Il a dit espérer la "coopération des alliés contre les YPG", a-t-il annoncé en conférence de presse, ajoutant que les raids continueraient.
Auteur identifié
La police turque a identifié l'auteur de l'attentat. Il s'agirait d'un Syrien de 23 ans récemment entré en Turquie comme réfugié et présenté comme proche des milices kurdes de Syrie, ont rapporté jeudi des médias turcs. Le Premier ministre turc a confirmé ce fait.
L'homme a été identifié par la police scientifique grâce à ses empreintes digitales, enregistrées par les services de l'immigration lors de son entrée récente sur le territoire turc en tant que réfugié, selon les quotidiens Yeni Safak (proche du gouvernement) et Sözcü (opposition).
La police turque le soupçonne d'être proche des Unités de protection du peuple (YPG).
Démentis
Le PKK a cependant démenti, par la voix d'un de ses dirigeants, Cemil Bayik, être à l'origine de l'attentat qui a frappé le coeur de la capitale turque. "Nous ne savons pas qui l'a commis mais cela peut être une riposte aux massacres de la Turquie au Kurdistan", a dit le responsable du PKK.
Le chef du Parti de l'union démocratique (PYD) a aussi démenti jeudi toute implication de son bras armé, les Unités de protection du peuple (YPG), dans l'attentat perpétré la veille. "Nous démentons tout implication dans cette attaque (...) et ces accusations sont clairement liées à la tentative d'intervenir en Syrie", a affirmé Saleh Muslim.
>> Sujet traité dans les flashs horaires de RTS-La Première
agences/sbad
Des rebelles syriens passent en Syrie depuis la Turquie
Quelque 2000 rebelles syriens ont traversé mercredi la frontière turque pour se rendre dans la ville syrienne d'Azaz, dans la province d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). La rébellion y a subi une série de revers face à l'armée et aux forces kurdes.
Les rebelles "ont traversé le poste-frontière de Bab al-Salamé" et veulent depuis Azaz "prêter main-forte aux insurgés face à la progression des forces kurdes dans la province", a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'ONG. "Le transfert des rebelles s'est fait sous la supervision des autorités turques", a-t-il ajouté.
"Il s'agit de combattants islamistes et non islamistes, tous armés", a-t-il poursuivi, sans plus de précision. Le 14 février, près de 350 rebelles étaient déjà passés à travers le poste-frontière d'Atmé, munis d'armes légères et lourdes.
A la suite d'une vaste offensive de l'armée appuyée par les frappes aériennes russes, les rebelles ont perdu plusieurs villes et localités de la province d'Alep qui était considérée comme leur fief.