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Le cryptage, pomme de discorde entre Tim Cook et les Etats-Unis

Le FBI veut forcer Apple à lui permettre l’accès au smartphone d’un des terroristes de San Bernardino
Le cryptage, pomme de discorde entre Apple et les Etats-Unis / 19h30 / 2 min. / le 18 février 2016
En s'opposant frontalement au gouvernement américain sur la question du cryptage, Tim Cook, le patron d'Apple se lance dans l'un des plus importants bras de fer de sa carrière.

Connu pour être un fervent défenseur du cryptage, présenté comme une manière de protéger la vie privée et la sécurité des utilisateurs, Tim Cook vient d'ouvrir un nouveau front dans cette bataille.

Il s'oppose à une décision de justice exigeant qu'Apple aide les enquêteurs à décrypter le contenu de l'iPhone d'un des auteurs de l'attaque de San Bernardino, qui avait fait 14 morts en décembre 2015.

Une juge de Californie a décidé qu'Apple devait fournir "une assistance technique raisonnable" au FBI, toujours incapable d'accéder au contenu du téléphone deux mois après les faits.

Risque

Mais Tim Cook a dénoncé dans une lettre ouverte une requête "sans précédent", qui "menace la sécurité de nos clients" et a "des implications bien au-delà de l'affaire judiciaire concernée".  

Il prend un risque, à l'heure où son groupe bataille pour prouver qu'il reste capable d'innover en dehors de l'iPhone, et pour conserver son titre de plus grande valorisation boursière mondiale.

afp/pym

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Sénateur outré, collègues solidaires

"Apple a choisi de protéger un terroriste de l'Etat islamique mort plutôt que la sécurité du peuple américain", s'est insurgé le sénateur républicain Tom Cotton, dénonçant le refus du compromis de Tim Cook.

Sa position est en revanche saluée par les défenseurs des droits civiques et des représentants du secteur technologique.

Il a notamment reçu le soutien du patron de Google, Sundar Pichai, qui a évoqué sur Twitter le risque de créer un "précédent troublant".

Pas d'attentats de Paris sans cryptage, affirme la NSA

Les attentats du 13 novembre en France n'auraient "pas eu lieu" sans l'utilisation d'outils de communications cryptées qui ont permis aux djihadistes d'échapper aux radars de la surveillance, a expliqué dans une interview publiée mercredi le patron de l'agence de renseignement américaine NSA.

Michael Rogers a confirmé l'utilisation de technologies de cryptage dans l'organisation des attaques coordonnées revendiquées par le groupe Etat islamique qui ont fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés à Paris et à Saint-Denis.