Dans un article publié jeudi, Human Rights Watch (HRW) dénonce la situation vécue par les civils de la région d'Azaz, visée par une série de bombardements meurtriers depuis le début d'une vaste offensive.
Au moins 50 civils ont été tués lundi par des missiles qui ont détruit cinq hôpitaux et deux écoles, selon les Nations unies et des habitants.
Consulté par HRW, un expert en armement a identifié sur photo un engin qui n'a pas explosé comme étant un OTR-21 Tochka d'origine soviétique, un missile balistique équipant l'armée syrienne.
HRW souligne que seules les forces de Bachar al-Assad ont utilisé ce type d'armement dans le conflit qui ravage la Syrie.
MSF demande une enquête indépendante
Médecins sans frontières (MSF) avait déjà imputé le bombardement d'un hôpital dans la province d'Idilb lundi aux forces syrienne ou russe. Au moins 25 personnes étaient mortes.
"Nous voudrions que les faits soient établis et nous sommes ouverts à d'autres mécanismes pour la tenue d'une enquête indépendante", a déclaré depuis Genève jeudi Joanne Liu, présidente internationale de MSF.
La Russie avait démenti mardi être à l'origine des tirs. "Encore une fois, nous démentons catégoriquement de telles allégations d'autant plus que ceux qui font de telles déclarations ne parviennent jamais à les prouver", avait déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
L'ambassadeur de Syrie à Moscou avait quant à lui accusé l'aviation américaine, tandis que Washington mettait en cause le régime syrien et son allié russe.
mre avec agences
94 frappes contre des structures soutenues par MSF en 2015
En 2015, 94 frappes aériennes et tirs de roquette ont touché 63 structures soutenues par Médecins sans frontières (MSF) en Syrie: les infrastructures sanitaires sont "décimées" par la guerre, dénonce l'ONG dans un rapport publié jeudi.
Selon ce document, ces frappes et tirs ont conduit à la destruction totale de 12 d'entre elles, alors que 81 membres du personnel médical ont été tués ou blessés.
MSF ne dispose plus que de trois structures en propre en Syrie. Cinq de ses expatriés ayant été kidnappés à Lattaquié, dans le nord-ouest du pays, en janvier 2014 - puis relâchés quelques mois plus tard -, elle se limite à envoyer matériel et médicaments aux centres médicaux existants.