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Attaque meurtrière contre une base de l'ONU au Soudan du Sud

Des civils fuient les affrontements de la base de Malakal, où vivent plus de 47'500 personnes. [JUSTIN LYNCH]
Des civils fuient les affrontements de la base de Malakal, où vivent plus de 47'500 personnes. - [JUSTIN LYNCH]
Des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils réfugiés dans une base des Nations unies à Malakal, au Soudan du Sud, tuant au moins 18 personnes et blessant environ 40 autres.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné que "toute attaque visant des civils, les locaux de l'ONU et les Casques bleus peut constituer un crime de guerre" dans un communiqué jeudi. Il a aussi rappelé aux forces de sécurité gouvernementales "l'inviolabilité des locaux de l'ONU".

Ban Ki-moon a demandé une nouvelle fois aux dirigeants sud-soudanais "d'appliquer sans retard l'accord de paix conclu en août 2015 entre le gouvernement et la rébellion". Il a "mis en garde toutes les parties contre la tentation d'attiser les querelles ethniques".

Violences intercommunautaires

Selon la mission de l'ONU sur place, les violences ont éclaté entre jeunes des deux communautés Dinka et Shilluk.

Les échanges de tirs ont commencé mercredi soir et se sont poursuivis jeudi matin. "Ils ont tiré avec des kalachnikovs et des mitrailleuses (...) La situation est toujours très tendue, les gens se cachent", a déclaré un habitant s'exprimant depuis la base.

>>Vidéo: les violences à Malalak au Soudan du Sud provoquent des milliers de déplacés

Les violences à Makalak au Soudan du Sud provoquent des milliers de déplacés
Les violences à Makalak au Soudan du Sud provoquent des milliers de déplacés / L'actu en vidéo / 52 sec. / le 18 février 2016

ats/grin

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Désastre humanitaire

Le Soudan du Sud était devenu indépendant en juillet 2011, après des décennies de conflit avec Khartoum. La guerre civile a éclaté en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir a accusé son vice-président, Riek Machar, de fomenter un coup d'Etat.

Plus de 2,3 millions de personnes ont été chassées de chez elles et des dizaines de milliers tuées par la guerre et les atrocités à grande échelle dont sont responsables les deux camps. Le Soudan du Sud est aussi dans une situation humanitaire catastrophique.

Accord de paix jamais respecté

A la mi-février, le président Kiir a réinstallé Riek Machar, devenu chef de la rébellion, comme vice-président dans le cadre d'un accord de paix signé en août 2015.

Riek Machar ne s'est pas encore rendu à Juba pour prendre ses fonctions, alors que les combats se poursuivent entre armée régulière et différents groupes rebelles locaux.