"La flagellation a un effet sur l'esprit", raconte Ensaf Haidar, l'épouse de Raif Badawi. "C'est la douleur morale qui est la plus importante. Au final, la douleur physique n'existe plus", détaille-t-elle.
Raif Badawi était devenu en Arabie saoudite un homme qui dérange. Sur son blog, l'opposant politique dénonçait les pratiques religieuses très strictes qui régissent cette société et prônait la tolérance. Il a été arrêté en 2012, puis condamné à dix ans de prison et à 1000 coups de fouet, notamment pour insulte à l'islam.
Le 9 janvier 2015, Raif Badawi a été flagellé en public. La scène, filmée à la dérobée, a choqué le monde entier.
"Mon mari chérit son pays"
"Mon mari aime son pays, il le chérit", explique Ensaf Haidar. "Tout ce qu'il a demandé, c'est que certaines choses changent. Il n'a jamais comploté contre son pays", ajoute-t-elle.
Aujourd'hui, le blogueur est toujours derrière les barreaux, alors que la situation des droits humains en Arabie saoudite ne fait qu'empirer. Selon Amnesty International, plusieurs dizaines de défenseurs des droits de l'Homme croupissent en prison au titre de la loi antiterroriste votée en 2014.
L'épouse de Raif Badawi attend désormais davantage de la Suisse et de la communauté internationale en général. "J'attends que les gouvernements parlent directement au royaume saoudien et demande la libération de Raif".
tmun