"Nous savons très bien que ce sont les belligérants qui sont payés et soutenus par des pays et par les différentes parties du conflit syrien. Si on arrive à avoir une convergence autour du droit international humanitaire, nous pourrons obtenir un changement de comportement", assure le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Yves Daccord, invité du Journal du matin de la RTS.
Il rappelle que plus de 400'000 personnes se trouvent aujourd'hui assiégées dans des villes, soit par le gouvernement, soit par les rebelles. Une tactique de guerre qui date du Moyen-Age: "On ferme la ville et on attend que les gens aient faim, qu'ils n'aient plus d'eau et qu'ils se rendent."
Plus de 100 hôpitaux attaqués
Selon Yves Daccord, sur le seul mois d'octobre dernier, plus de 100 cas d'attaques contre des hôpitaux et des cliniques médicales ont été identifiées par le CICR. Des attaques de la part de toutes les parties au conflit, dont le but serait de terroriser la population.
"Il faut qu'il y ait une pression sur la communauté internationale et sur les grandes puissances pour que dans le cadre du cessez-le-feu qui, je l'espère sera prononcé samedi, elle décide de cibler la protection sur les hôpitaux [...] Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de volonté", assure-t-il.
Des centrales d'eau visées
Les attaques contre les approvisionnements en eau ne sont pas en reste, affirme le directeur du CICR, qui souligne qu'avec l'intensité des bombardements ces dernières semaines, de plus en plus de centrales ont été touchées.
Face à cette guerre qui mélange les techniques extrêmement sophistiquées de communication aux tactiques du Moyen-Age, Yves Daccord demande au Conseil de sécurité des Nations unies de proposer des solutions entre les pays pour que le cessez-le-feu permette aux Syriens de se déplacer et d'accéder aux hôpitaux.
"On peut construire des murs partout. Mais il y a aujourd'hui 8 millions de déplacés à l'intérieur du pays, qui n'ont pas envie de partir. Si cela continue, ils n'auront pas d'autre choix que de s'en aller. Ils n'iront pas au Liban, ni en Jordanie, car il n'y a plus de place. Ils iront en Europe."
fme
>> Voir l'interview dans son intégral: