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La Bolivie dit non à un quatrième mandat de son président Evo Morales

Les Boliviens ont refusé d'autoriser le président Evo Morales à briguer un 4e mandat. [Jorge Abrego]
La Bolivie dit non à un quatrième mandat de son président Evo Morales / Le Journal du matin / 1 min. / le 24 février 2016
Les Boliviens ont tranché: le président Evo Morales ne pourra pas briguer un quatrième mandat entre 2020 et 2025, sa réforme ayant été rejetée par référendum avec plus de 51% des voix.

Après décompte de 99,41% des bulletins, la tendance est irréversible: le non l'emporte avec 51,33% des suffrages, ont annoncé mardi les autorités électorales.

Il s'agit de la première défaite politique du plus ancien président en exercice d'Amérique latine, qui, à la tête de la Bolivie depuis 2006, devra alors quitter le pouvoir début 2020. Evo Morales, 56 ans, a admis mercredi l'échec de son référendum.

"Être dirigeant sportif"

Dans ce pays où le vote est obligatoire, 6,5 millions de Boliviens, plus 300'000 à l'étranger, avaient été appelés dimanche à autoriser leur président à briguer un quatrième mandat pour rester au pouvoir jusqu'en 2025.

Avant le scrutin, l'ancien berger de lamas devenu le premier président amérindien de Bolivie s'était montré serein face à une éventuelle défaite: "Je suis prêt. Avec un tel bilan (à la tête de la Bolivie), je retournerai heureux et content chez moi. J'adorerais être dirigeant sportif", avait-il confié au quotidien espagnol El Pais.

>> L'interview de Claude Auroi, spécialiste de l'Amérique latine :

Le président Evo Morales ne pourra pas briguer un quatrième mandat entre 2020 et 2025. [EPA/Keystone - Martin Alipaz]EPA/Keystone - Martin Alipaz
Première défaite surprise pour le président bolivien Evo Morales / Le 12h30 / 2 min. / le 24 février 2016

agences/fb

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Fêtes populaires organisées par les opposants

Après l'annonce de la victoire du "non" par les médias, les opposants au président Morales ont organisé des fêtes populaires dans plusieurs villes, comme Santa Cruz et Trinidad.

"Ils ont demandé que le peuple décide et il a décidé, respectez les résultats!", avait clamé lundi sur Twitter Samuel Doria Medina, ex-candidat à l'élection présidentielle, vaincu à deux reprises par Evo Morales.

L'analyste politique Andrés Torres prédit "des batailles internes pour succéder" à l'actuel président. Mais il sera "très difficile de trouver un successeur qui a la même capacité de cohésion", prévient-il.

Accusations de corruption

Jusqu'à la semaine dernière, les partisans de la révision constitutionnelle étaient à égalité avec les opposants dans les intentions de vote. Mais des accusations de corruption à l'encontre d'Evo Morales ont contribué à largement avantager le non.

Le président est soupçonné d'avoir usé de son influence en faveur de son ex-compagne, Gabriela Zapata (28 ans), dont l'entreprise a signé des contrats avec le gouvernement pour des centaines de millions de dollars. Plusieurs enquêtes sont en cours.

Le chef de l'Etat, champion autoproclamé du socialisme du XXIe siècle, nie tout: "Quel trafic d'influence? Tout ça est un montage de l'ambassade des Etats-Unis".