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"Il faut instaurer un plus grand contre-pouvoir au président de la FIFA"

Le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba. [Keystone - Cyril Zingaro]
Philippe Leuba, conseiller d'Etat vaudois / L'invité de la rédaction / 23 min. / le 26 février 2016
"La FIFA doit revoir sa gouvernance générale", a indiqué vendredi à la RTS le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba, alors que la fédération sportive doit désigner le successeur de Sepp Blatter.

La Fédération internationale de football (FIFA) se réunit vendredi vers 14h00 pour choisir son nouveau président parmi cinq candidats. Cette élection aura bien plus de poids que la votation sur le programme de réformes, également au menu de ce congrès extraordinaire, a estimé le ministre vaudois de l'Economie et du Sport au Journal du matin.

"Le projet de réforme n'est pas insignifiant, il est même judicieux, mais il ne concerne que des aspects secondaires par rapport aux maux réels dont souffre la FIFA", a expliqué Philippe Leuba, "Dans ce sens, la vraie bataille d'aujourd'hui sera la présidence".

"Le nouveau président devra procéder à des réformes fondamentales afin que la FIFA puisse éviter les dérives que l'on a connues", a martelé le Vaudois. Selon lui, il faut revoir la gouvernance générale. "Il faut instaurer un plus grand contre-pouvoir pour ne pas concentrer les pouvoirs dans les mains du président", a-t-il détaillé.

La FIFA doit changer ses règles de gouvernance
La FIFA doit changer ses règles de gouvernance / L'actu en vidéo / 2 min. / le 26 février 2016

L'UEFA a "de meilleures règles internes"

Si l'UEFA n'a pas connu de problèmes de corruption et de trafic d'influence, c'est parce que la transparence est plus grande et que les règles de fonctionnement interne sont meilleures, selon l'ancien arbitre de football.

"A la FIFA, les membres du comité exécutif sont désignés par les confédérations, et non le congrès. La FIFA n'a pas les qualités nécessaires pour dire -non vous n'avez pas les capacités nécessaires pour siéger-", a encore relevé Philippe Leuba.

Une association à 1,5 milliard de chiffre d'affaires

Le fait que la FIFA soit une association n'est pas un problème, bien qu'elle fasse près d'un milliard et demi de chiffre d'affaires, selon Philippe Leuba. "La FIFA redistribue 80% de ses bénéfices aux pays membres qui sont alors chargés de faire la promotion du football", a-t-il expliqué, en concluant que le but de la fédération n'est pas lucratif.

"Le système suisse est de nature à bien fonctionner si les dirigeants sont intègres", a poursuivi le ministre, "Ce qui compte, c'est d'avoir des normes pour débusquer le voleur".

Ce n'est pas parce qu'il y a des voleurs qu'il faut revoir le code pénal

Philippe Leuba

bri

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Pas d'inquiétude si le nouveau président n'est pas suisse

Le conseiller d'Etat vaudois Phlippe Leuba verrait d'un bon oeil à ce que l'Italo-Suisse Gianni Infantino soit le nouveau président de la FIFA. "C'est toujours bien d'avoir des Suisses dans les organes dirigeants", a-t-il estimé.

Néanmoins, si ce devait être le cheikh bahreïni Salman bin Ebrahim al Khalifa ou un autre qui devait être élu, ce ne serait pas dramatique pour la Suisse, selon lui. "La FIFA a d'autres chats à fouetter que de mobiliser des agences de déménagement", a-t-il indiqué.