L'Italo-Suisse Gianni Infantino élu à la tête de la FIFA

Gary Lineker, ancienne vedette anglaise de football anglais devenue journaliste, fait part de ses doutes sur Twitter: "J'ai cet étrange sentiment que  Gianni Infantino va retirer son masque pour révéler Sepp Blatter."

L'élection de Gianni Infantino a suscité de nombreuses réactions, entre soutien et doutes:

Noël Le Graët (président de la Fédération française): "Gianni Infantino et la nouvelle gouvernance marquent une nouvelle ère pour la Fifa qui se doit de repartir sur de meilleures bases et remettre le football au centre de ses préoccupations."

Michel D'Hooghe (Belgique, membre du Comité exécutif de la Fifa): "En général, nous avons eu une campagne qui s'est passée très correctement, très démocratiquement, avec un respect mutuel de tous les candidats."

Victor Montagliani (président de la Fédération canadienne de football): "Gianni parle cinq langues, c'est un homme du football, il sait gérer les affaires du football, c'est ça qui a fait la différence."

Vitali Moutko (ministre russe des Sports): "Je suis satisfait. Nous l'avons soutenu dès le début."

Vyacheslav Koloskov (ancien vice-président de la Fifa et président honoraire de l'Union russe de football): "Cette personne est plus indépendante, à mon avis, que tous les autres candidats. Il a un programme très clair."

Le Département fédéral des sports a félicité le président élu sur Twitter:

Les 207 délégations ont déposé leur vote dans l'urne. Les scrutateurs procèdent au dépouillement.

"Une source proche du prince Ali insiste sur le fait qu'il est 'prêt à gagner'. De multiples scénarios sont possibles maintenant dans l'élection à la FIFA. Il semble que rien n'est encore joué."

"Pas sûr que les supporters du prince Ali voteront en bloc. Les sept votes de Champagne pourraient s'avérer décisifs."

"Il est difficile d'imaginer les votants des fédérations asiatique et africaine qui ont voté pour Ali (et Champagne) se tourner vers un Européen."

Ali "faiseur de rois"

"La FIFA pourrait être partie pour une longue nuit - Infantino sur le fil au premier tour, le faiseur de rois est le Prince Ali - où iront ses 27 voix?"

Le deuxième tour débute, sur le même procédé que le précédent. Les 207 délégations vont devoir se rendre à l'isoloir les unes après les autres.

Aucun des quatre candidats ne s'est retiré à l'issue du premier tour.

Au deuxième tour, 104 voix (50%) suffiront à un candidat pour être élu.

Tout le processus se fait à la main.

Les délégués ont tous voté: 207 ont été bulletins distribués, conformément au nombre de votants. Le dépouillement va commencer.

Pour rappel, 138 voix (les deux tiers des suffrages) sont nécessaires pour être élu au premier tour.

Le processus d'élection continue. La Suisse a voté, suivie de la Thaïlande.

Le poids des continents dans le vote pour le président de la FIFA. A noter qu'il y a 209 fédérations, mais que celles d'Indonésie et du Koweït sont suspendues.

Les meilleurs discours? Ceux d'Infantino et Salman, les favoris. Les autres ont été lénifiants.

La Hongrie se rend à l'isoloir, l'Iran se prépare à voter...

Des militants bahreini protestent devant le Hallenstadion contre la candidature du cheik Salman.

Les 207 fédérations s'apprêtent à déposer leur bulletin dans l'urne. La durée de chaque scrutin est estimée à 1h40.

Les cinq candidats présentent leurs arguments chacun durant quinze minutes à la tribune.

Le discours du prince jordanien Ali ben Al Hussein

"Prince Ali: je veux être le premier président de la FIFA à venir directement d'une association nationale." (celle de Jordanie, ndlr)

Le discours du cheik bahreini Salman Bin Ibrahim Al-Khalifa

Tweet sur cheikh Salman

Le discours de l'Italo-Suisse Gianni Infantino

"Que retenir de l'élection du président de la FIFA? Anglais, allemand, espagnol, portugais... tout dans une seule phrase."

"Infantino a utilisé six langues sans rien dire qui en vaille la peine."

Le discours du Français Jérôme Champagne

Le cheik Salman peut l'emporter s'il bénéficie du soutien annoncé et réaffirmé de l'Afrique, plus gros réservoir de voix (54 sur 209). "Je m'attends à ce que les fédérations africaines votent pour le cheik Salman, je pense qu'il s'agira d'un (vote en) bloc", a ainsi souligné Suketu Patel, premier vice-président de la Confédération africaine de football.

Candidature controversée

Mais les critiques pleuvent déjà: l'ONG Reporters sans frontières (RSF) jugerait "inacceptable" que le Bahreïni soit élu, car il "incarne un régime qui a réprimé les journalistes pendant des années". D'autres ONG l'accusent d'avoir joué un rôle dans la répression des soulèvements démocratiques dans son pays en 2011, ce qu'il a toujours nié.

Soutien de Platini

Son principal rival, Infantino, a reçu pour la première fois de la campagne le soutien de Michel Platini. "On a travaillé neuf ans ensemble. C'est un bosseur. J'ai confiance en lui", déclare le Français dans un entretien paru vendredi dans L'Equipe.

Référence à une autre élection prévue en 2016...

Le débat sur la succession de Sepp Blatter entre Christian Rappaz (L'Illustré) et Jean-François Develey (RTS Sport) dans le 12h45

La FIFA, réunie en congrès, a adopté vendredi un volet de réformes pour tenter de restaurer la crédibilité de l'institution secouée par la pire crise de son histoire.

Ce propositions ont été élaborées par une commission de réformes sous la présidence de François Carrard, avocat lausannois et ancien directeur général du Comité international olympique, qui avait conduit la même mission quand le CIO avait été confronté à un vaste scandale de corruption au début des années 2000.

Les principales réformes

- Limitation à trois mandats de quatre ans, soit douze ans au maximum, pour le président de la FIFA et tous les autres hauts responsables.

- Séparation des fonctions politiques et de management. D'un côté, le Conseil de la FIFA, remplaçant l'actuel Comité exécutif, définira la stratégie. De l'autre, le secrétariat général mettra en oeuvre les décisions du Conseil. Objectif: éviter les conflits d'intérêt.

- Élection des membres du Conseil par les fédérations après des "contrôles d'intégrité poussés" de la part d'une Commission de contrôle créée pour l'occasion.

- Publication des revenus du président de la FIFA et de tous les autres hauts responsables.

- Réduction du nombre de commissions de 26 à 9, mais création d'une commission réunissant les partenaires (représentants des clubs, des joueurs, des ligues, etc.)

- Renforcement de la présence des femmes dans la gouvernance, avec un moins une élue au Conseil par chaque confédération.

Restaurer la confiance et l'image d'une institution en perdition: c'est le plus gros chantier auquel sera confronté l'homme qui prendra place dans le siège occupé pendant 17 ans par Blatter, jusqu'au 2 juin 2015, jour où le Suisse avait jeté l'éponge.

Blatter, tout juste réélu le 29 mai pour un 5e mandat à 79 ans (il fêtera ses 80 ans le 10 mars), n'avait plus le choix. La pression était devenue intolérable depuis le 27 mai et le tremblement de terre provoqué par l'arrestation de sept hauts responsables du football mondial au petit matin dans un luxueux hôtel de Zurich, accusés d'avoir reçu des millions de dollars de pots de vin.

Depuis, les arrestations, extraditions, procédures pénales en tous genres se sont succédé. A un rythme infernal. Grand public et sponsors ont manifesté à maintes reprises leur dégoût devant la corruption d'une ampleur "inconcevable" dénoncée par la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch.

Le conseiller d'Etat vaudois et ancien arbitre international Philippe Leuba a appelé de ses voeux un changement de gestion de la FIFA, notamment en instaurant "un plus grand contre-pouvoir au président".

Le nouveau président sera élu vendredi dans l'après-midi par 207 des 209 fédérations membres de la FIFA (l'Indonésie et le Koweït sont suspendus et privés de vote), qui disposent chacune d'une voix. Le petit Etat caribéen de Saint-Vincent et les Grenadines pèse ainsi autant que le géant brésilien.

Tous les présidents de la FIFA depuis sa fondation en 1904: