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Plusieurs obus tirés sur un quartier de Damas malgré la trêve en Syrie

Combattantes des forces démocratiques de Syrie, à Shadadi, dans la province d'Hasaka, le 26 février 2016. [Reuters - Rodi Said]
Combattantes des forces démocratiques de Syrie, à Shadadi, dans la province d'Hasaka, le 26 février 2016. - [Reuters - Rodi Said]
Plusieurs obus sont tombés samedi à la mi-journée sur Damas quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, ont rapporté des médias officiels. Ils auraient été tirés de zones contrôlées par les rebelles.

"Un petit nombre de terroristes à Douma et Jobar ont tiré plusieurs obus contre des quartiers résidentiels de la capitale", ont indiqué des sources militaires citée par l'agence officielle Sana et la télévision publique.

Des djihadistes du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, sont présents dans le quartier rebelle de Jobar et la ville de Douma est contrôlée par les seuls rebelles.

Selon une source sécuritaire, une dizaine d'obus sont tombés sur le quartier résidentiel des Abbassides, dans l'est de la ville. Sana n'a pas qualifié la chute de ces obus de violation de la trêve et n'a pas fait état de victime.

Premier incident notoire depuis le début de la trêve

Il s'agit du premier incident notoire à Damas depuis l'entrée en vigueur vendredi soir de la trêve initiée par la Russie et les Etats-Unis, soutenue par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. La trêve, partielle, exclut les opérations contre les djihadistes de l'Etat islamique et du Front al Nosra.

Les principales villes de Syrie se sont ainsi réveillées samedi sans le bruit des armes. Un attentat à la voiture piégée revendiqué par l'EI a tout de même fait deux morts à Salamiyé, dans la province de Hama.

Le calme règne dans la plupart des villes

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le calme régnait dans les provinces centrales de Homs et de Hama, dans celle de Damas et dans la région d'Alep, au nord, où se trouvent les forces du régime et les rebelles.

Aucun raid aérien n'était signalé dans les régions rebelles qui étaient depuis la fin septembre la cible des frappes de l'aviation russe alliée du régime de Damas.

Cette trêve est la première de cette ampleur dans un conflit qui a fait plus de 270'000 morts depuis 2011, déplacé plus de la moitié de la population et qui voit s'affronter une multitude d'acteurs, syriens et internationaux.

>> Lire sur l'accord : Russes et Américains proposent une trêve dès minuit en Syrie

agences/ptur

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Moscou continue la lutte contre les "terroristes"

A Moscou, le président russe Vladimir Poutine a insisté sur le fait que son pays continuerait, après l'entrée en vigueur de la trêve, sa "lutte implacable" contre l'EI, le Front al-Nosra et les "autres organisations terroristes" sans préciser lesquelles.

Cette mention "d'autres organisations terroristes" va davantage compliquer la donne sur le terrain, vu que le régime comme l'allié russe qualifient de "terroristes" tous les opposants au pouvoir syrien.

Les Etats-Unis, qui eux soutiennent l'opposition à Bachar al-Assad, ont exhorté Moscou à respecter l'accord tout en disant ne pas se faire "trop d'illusions" sur cette trêve.

La task force internationale doit se réunir samedi à Genève

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que la task force internationale sur le cessez-le-feu se réunirait samedi à Genève pour évaluer le respect de la trêve au cours de cette première journée qu'il a qualifiée de "critique". Si le cessez-le-feu tient, il convoquera une nouvelle session de pourparlers de paix inter-syriens le 7 mars à Genève.